Le labyrinthe du silence: un réquisitoire qui manque de lucidité
Par Florence Gopikian Yérémian – bscnews.fr/ Franckfort, 1958. Johann Radmann est un jeune procureur plein d’ambition. Tandis qu’il désespère devant la platitude de ses dossiers, il fait la connaissance d’un reporter juif nommé Thomas Gnielka. Au fil de leurs discussions, Johann découvre la triste réalité des camps de concentration et s’interroge face au déni-collectif qui s’est perpétué après-guerre au coeur de l’Allemagne. Malgré son incrédulité, il décide de mener sa propre enquête sur ce passé peu glorieux et tombe des nues face au nombre d’anciens SS encore en liberté. Refusant de jouer le jeu de la dissimulation propre à ses contemporains, Johann se lance à corps perdu dans une quête de justice, quitte à se mettre à dos l’ensemble de sa hiérarchie…
Mené comme un très beau film d’investigation, Le labyrinthe du silence se penche sur le procès de Francfort. Contrairement à celui de Nuremberg, ce « second procès d’Auschwitz » n’a pas marqué les mémoires: constitué d’une série de jugements rendus par la justice allemande dans les années 60, il n’a pu faire comparaitre que 22 tortionnaires nazis sur plus de 6000 anciens SS. L’instruction portait précisément sur l’implication de ces hommes au sein même du système concentrationnaire du IIIe Reich: ces soldats avaient-t-ils agi volontairement ou avaient-ils été contraints de suivre les ordres de leurs supérieurs? Fallait-il les juger pour crime ou considérer leur délit comme une conséquence de la guerre? Dans les deux cas, ces bourreaux se devaient d’assumer la responsabilité de leurs actes et n’auraient pas du avoir le droit de demeurer en liberté…En …
?xml>