Capilotractées : des femmes, du cirque et des tifs

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Par Elodie Cabrera – bscnews.fr/ Vous êtes-vous déjà intéressé aux secrets capillaires? Non pas d’un point de vue esthétique mais purement scientifique? Nous avons 150 000 cheveux sur le teston, mais chaque jour, nous en perdons entre cinquante et cent. Notre tignasse peut supporter jusqu’à 15 tonnes, soit deux éléphants. Et le plus dingue, une fois mouillé, un cheveu peut doubler sa longueur. Sanja Kosonen et Elice Abonce Muhonen, duo finlandais, en font l’expérience à travers un spectacle littéralement tiré par les tifs.

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« Capilotractées » relève avant tout de la performance scénique. Un anneau coincé dans leurs chignons tressés permet aux comédiennes de se suspendre dans les airs à l’aide de mousqueton, cordes et poulies. Dans les gradins, le public retient son souffle, souffre en imaginant leurs mèches tendues comme une arbalète. On frise l’infarctus lorsque Elice, les jambes cramponnées au trapèze, la tête en bas, soutient uniquement par la tignasse tout le poids de son acolyte. Accrochées de chaque côté d’une balance, elle tourbillonnent à l’instar des derviches tourneurs, sautent et rebondissent. En solo, Elice se balance au bout d’une corde tout en enfilant un pantalon tandis que Sanja, se fait remorquer par les cheveux ou, plus soft, prend des poses de midinettes en lévitation.

Cette discipline circassienne méconnue, elles ont voulu s’y frotter en 2010 après leur rencontre au Centre National des Arts du Cirque et quelques collaborations. Le rendu est plutôt réussi, drôle sans conteste. Il faut dire que le duo verse dans le comique de situation, passe du coq à l’âne en une fraction de seconde, joue les mistinguettes en talons ou les rock stars avec guitares électriques et ukulélés. Savoureuses, leurs chansonnettes loufoques truffées de bons mots ponctuent ce spectacle où la musique joue un rôle central. Jamais grandiloquente, toujours humoristique et à propos. On notera aussi leur défilé de perruques sur un mashup des tubes français, de Dalida qui met de l’or dans sa blondeur à Gainsbourg qui demande à Elisa de lui passer les doigts dans la jungle de sa crinière. Sans oublier Brel et son garçon méchant comme une teigne qui n’a jamais vu un peigne. « Capilotractées » surprend par la multitude de registres utilisés, parfois survolés, et le ton décoincé qui le caractérise. Bref, si vous n’êtes pas capillophobe, laissez-vous tracter vers le théâtre Monfort.

Capilotractées, au Monfort Théâtre jusqu’au 30 mai 2015

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