Yonathan Avishai : « J’aime autant l’histoire de la musique que ce qu’elle exprime « 

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Par Amélie Coispel – bscnews.fr / Nous le connaissions pour son travail aux côtés d’Omer Avital, Yonathan Avishai, le pianiste franco-israélien signe un premier album en trio. Une formation minimaliste pour un style qui l’est tout autant. Entre poésie et simplicité, la quintessence des émotions se conjuguent à l’essence du trio, avec le travail remarquable du contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Donald Kontomanou. Adepte du « less is more », le prodige mise sur l’épuration de moyens et revient aux fondements même du jazz. L’album Modern Times est l’union de compositions ingénieuses et de reprises emblématiques de cette musique emplie d’histoire et d’espoir.

propos recueillis par

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Vous avez fait appel aux internautes pour financer votre album. Pourquoi le choix du Crowdfunding pour cet album ?
Pour l’album de Modern Times, j’ai collaboré avec Vincent Bessières et son nouveau label Jazz&People. C’est un label qui fonctionne avec des campagnes de financement participatif autour de chaque album édité.


Vous avez travaillé avec Omer Avital. Qu’est-ce-que cela vous a apporté ? À quel(s) niveau(x) cette association vous a enrichi ?
Cela fait longtemps que je collabore avec Omer Avital ( lire son interview dans le Jazz Club ici) pour différents projets. Depuis deux ans, j’ai intégré son propre groupe. J’apprécie toujours le fait d’être sideman au service d’un artiste et d’un répertoire. Je me sens très connecté à la musique d’Omer par l’énergie et la joie qu’elle dégage. Cette musique est imprégnée de différentes influences dont les musiques traditionnelles juives, yéménites, et marocaines desquelles je me sens proche.



Votre album est réalisé en trio avec Yoni Zelnik à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie. Pourquoi ce choix de formation très sobre et épurée ? Comment s’est formé ce trio ? Quelle est son histoire ?
Quand je me suis installé à proximité de Paris, l’un des premiers musiciens que j’ai rencontré était Yoni Zelnik et c’est grâce à lui que j’ai pu découvrir une partie de la scène musicale parisienne. Pour moi, le format du trio est un espace de création très confortable. L’équilibre entre les instruments permet d’expérimenter avec diverses structures et approches musicales.
Par ailleurs je n’ai jamais enregistré en trio et ce nouveau projet était une occasion de présenter une création dans ce format « classique ».



Qu’avez-vous cherché à expérimenter dans Modern Times ? Et à partir de quelles idées ?
J’aime décrire Modern Times comme un espace de création et d’expérimentation. Il s’agit de développer une approche au jeu plutôt qu’aborder un répertoire particulier. J’avais besoin de créer à la fois un espace de travail et un univers musical dans lequel je pourrais évoluer. J’ai apporté à ce projet des idées autour de la répétition et la réduction des moyens pour donner d’avantage d‘expressivité a nos créations. Je souhaite offrir au public une expérience forte. Je suis à la recherche d’un mouvement et d’une histoire… Une musique avec des qualités théâtrales.



Sur cet album figurent des reprises telles que Cornet Chop Suey de Louis Armstrong ou I Got It Bad de Duke Ellington. Comment avez-vous choisi les morceaux que vous alliez reprendre ? Sont-ils des inspirations, des modèles pour vous, musicalement ?
D’une part, il s’agit de morceaux que j’aime beaucoup et que je joue souvent. Par ailleurs, il est important pour moi d’intégrer des morceaux de ce répertoire « classique » du jazz. J’ai le besoin de créer une connexion avec l’Histoire de cette musique et ainsi avoir une perspective du passé. J’aime autant l’histoire du de la musique que ce qu’elle exprime.


Vous avez aussi travaillé dans le domaine du théâtre avec le metteur en scène Sharon Mohar. Est-ce une expérience que vous souhaiteriez réitérer ?
Le théâtre, la danse ou encore la pédagogie m’ont toujours accompagné. Ces expériences m’enrichissent et nourrissent mes créations. J’ai une perception « globale » de la scène comme un espace où il y a toujours mouvement, théâtre, lumière, son et poésie. Dans les prochains volets de Modern Times, j’aimerais développer d’avantage ces éléments.


Vous vous produisez avec de nombreux groupes, le quartet Third World Love avec notamment le trompettiste Avishai Cohen, mais aussi The three Cohens. Quel sentiment cela fait naître en vous de vous lancer dans une carrière solo ?
En réalité, j’ai toujours porté des projets personnels. Vivant à la campagne dans le Sud-ouest, ces projets n’étaient pas très médiatisés. Modern Times est à la fois un projet qui représente pour moi un certain aboutissement artistique, mais aussi un moment où ma musique devient plus visible et touche un public plus important.

Modern Times
Jonathan Avishai
Jazz&People

( Crédit Photo Eric Garault)

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