Pierre Jean Peters : un « passeur » de l’œuvre de Camus
Par Marie Der Gazerian – bscnews.fr/ Etranger, Pierre Jean Peters ne l’est plus à l’œuvre de Camus. Passionné et profondément touché par l’auteur, le comédien et metteur en scène a choisi d’adapter L’Etranger dans une pièce du même nom, sous-titrée « Réminiscences » , programmée à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau du 12 au 14 mars prochains. Le long travail de réflexion et de maturation de l’œuvre de Camus permet à l’artiste d’offrir une adaptation personnelle mais fidèle, dans laquelle il incarne seul tous les personnages. Il est accompagné sur scène par trois musiciens : Jean-Pierre Jullian, Adrien Dennefeld et Guillaume Séguron. Rencontre avec ce « passeur » de l’œuvre de Camus.
Depuis 2006, vous avez incarné trois fois Meursault sous la direction de différents metteurs en scène. Comment diriez vous que votre adaptation se distingue de ces dernières ?
L’adaptation que j’ai faite se distingue de celle des autres dans sa construction et dans son sens. Je suis revenu sur l’adaptation par la musique par exemple. La mise en scène est aussi très différente car elle prend comme architecture centrale la deuxième partie du roman, plus ou moins à partir de ce qu’est le procès, les interrogatoires et la dispute avec l’aumônier de la prison. À partir de là se dessinent des flashback et souvenirs. L’histoire commence à la fin.
Pourquoi avez-vous choisi d’ajouter le sous-titre « Réminiscences » ?
« Réminiscences » signifie pour moi échos du passé et des souvenirs. C’est un terme symbolique pour une œuvre située dans un temps ancien pour nous mais tôt dans la carrière de Camus. C’est donc une réminiscence par rapport à l’écriture du roman. C’est aussi une référence aux instants qui nous échappent et ressemblent à des moments de rêve. Le titre L’Etranger se suffit à lui-même mais il faut le dépasser pour lui donner quelque chose d’original. Réminiscence est approchant et le mot juste pour exprimer ce que je souhaitais faire.
Qu’est-ce-qui vous a motivé à incarner l’oeuvre seul et à vous entourer uniquement de trois musiciens à vos côtés sur scène ?
Ce jeu solitaire était mûrement réfléchi avant …