Printemps 2015, le succès des bons crus

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Par Emmanuelle De Boysson – bscnews.fr/ Depuis novembre, dans les grandes surfaces et chez les libraires, le Goncourt de Lydie Salvayre a crée la surprise et se vend bien. Le Renaudot de David Foenkinos, encore mieux. Antoine Volodine a été enfin salué par un grand prix d’automne, le Médicis. Le prix Femina a été attribué à Yanick Lahens pour « Bain de lune ». Un bon choix. Pourtant, un peu échaudés par les ventes de l’automne, les éditeurs attendent la rentrée de janvier avec impatience.

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Si les gagnants sont Albin Michel avec le Zemmour et les Arènes, avec le Trierweiler, il y a eu des déceptions. La Carrère a bien marché, mais il n’a pas eu de prix, Olivier Adam, non plus. Après tout, il faut bien que la crise serve à quelque chose. Comme pour les produits du terroir, le public recherche de la qualité. Et un bon livre, c’est comme un grand cru, ça se garde, ça s’offre, se déguste. Faute de mieux, les valeurs sûres redeviennent à la mode. Voyez le succès des romans de Sagan, de Duras, de Zweig… de la publication du manuscrit du « Voyage », de Céline par les éditions des Saints-Pères. Alors, chez Gallimard, on sort des pépites : « Brouillons d’un baiser. Premiers pas vers Finnegans Wake ». Des petits textes, vignettes de Joyce réunis et présentés par Daniel Ferrer, préfacés et traduits par Marie Darrieussecq où est en germe ce qui deviendra le plus complexe des chefs-d’oeuvre du vingtième siècle. Autour de la légende de Tristan et Iseult et du premier baiser des deux amants, Joyce s’efforce de décrire, dans une veine tantôt grotesque tantôt lyrique, ce baiser, événement cosmique s’il en fût et flirt sordide. L’étreinte se déroule sous le regard libidineux de quatre voyeurs séniles dont les divagations donneront le ton et fixeront le style de « Finnegans Wake ». Une nouvelle édition en deux volumes augmentée de 260 lettres inédites de la correspondance d’André Gide et de Francis James paraît en novembre dans la maison de l’ex rue Sébastien Bottin. Un témoignage sur la belle Epoque, mais surtout le délice de découvrir les lettres-jeux de deux écrivains qui cultivent l’ambiguïté d’une relation où chacun joue devant l’autre un personnage comme devant un miroir. Ces deux illustres correspondants étaient-ils seulement faits pour s’entendre, le premier ayant la vie sexuelle que l’on connaît, le second, ayant choisi d’être Capucin ? (Edition établie et annotée par Pierre Lachasse et Pierre Masson). Denoël réédite « L’âge difficile », d’Henry James et « Mille regrets », d’Elsa Triolet. Après son « Dictionnaire amoureux de Venise », Sollers publie « Littérature et politique chez Flammarion en novembre : quinze ans de chroniques. Son prochain roman, « L’Ecole du Mystère », paraîtra en février chez Gallimard. L’excellent Gabriel Matzneff publie à la Table ronde, « La lettre au capitaine Brunner » et « Le taureau de Phalaris ». Michel Houellebecq revient chez Flammarion où Henri Troyat sera à l’honneur avec ses Eygletière et sa « Lumière des justes ». Stéphane Denis réapparaît chez Grasset avec « La tombe de mon père », Virginie Despentes, avec « Vernon Subutex ». Il y aura aussi Dominique Fernandez, Patrick Rambaud et Colombe Schneck… Tout va bien. Je préfère éviter de descendre les petits livres qui feront une saison : il y en a trop.
Côté traduction, il était temps de se replonger dans la correspondance de Chopin Après celle de Bronislas Edouard Sydow, nous attendions celle du premier volume par Claude-Henry du Bord et Christophe Jezewski en septembre chez Fayard. Espérons qu’elle sortira en début d’année car Chopin a écrit des milliers de lettres qui éclairent la vie de ce merveilleux musicien polonais.
A part ça, quoi de neuf dans le petit monde littéraire ? Anna Pavlowitch quittera la direction de J’ai lu en janvier pour prendre celle d’un grand pôle littérature générale chez Flammarion (groupe Madrigall) qui réunira le département littérature fiction et non fiction ainsi que Pygmalion, Arthaud et le label Ombres Noires. Il s’agit d’une création de poste. Elle sera rattachée à Gilles Haéri, directeur général. Diane de Margerie a quitté le Fémina. Rebaptisée Librairie Albin Michel, la librairie ex-Julliard du boulevard Saint-Germain, reprise par le groupe d’édition, a fait peau neuve avec l’aide du CNL. Amélie Nothomb a été la première a y dédicacer son dernier roman. Elle est toujours la première de la classe ! Si vous ne savez pas quoi lire, revenez aux classiques, à Marcel, à Beyle, ces millésimes ne vous décevront jamais.

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