Beat Funktion

Beat Funktion : la révélation Jazz née dans une discothèque suédoise

Partagez l'article !

Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Ils sont Suédois. Ils ont commencé à jouer pour le plaisir du Jazz selon leur envie et leur inclinaison musicale. Ils ont fait leur première scène dans une discothèque où le patron était fan de Nat King Cole. Ils ont coiffé au poteau les DJ et les platines.

propos recueillis par

Partagez l'article !

Puis le talent les a rattrapés et les voilà à l’aube de leur 4e album après avoir occupés la cime des charts américains tout l’été. Les Beat Funktion ne cessent de se faire plaisir et de faire rugir leur groove… de plaisir !

Pouvez-vous nous raconter vos débuts ? Comment est né « Beat Funktion » ?
À nos débuts en 2007, nous avons été contactés par un jeune patron de club qui voulait diffuser de la musique traditionnelle de jazz à l’attention de jeunes étudiants ainsi que cela se faisait dans les fêtes au début des années 20. Il était un fan de Nat King Cole et de Fats Waller. Bien que j’aime le jazz, je pensais que cela risquait d’échouer, car les jeunes de 20 ans ne représentaient pas pour moi des amateurs de jazz. Par conséquent, j’ai choisi de faire des compromis et j’ai pour cela réarrangé les classiques du jazz en chansons dans un style très funky beat, car il me paraissait que cela conviendrait mieux à des jeunes gens. Bref, nous avons joué des solos de jazz tout en y incorporant des sons funky pop groove. Cela a été une réussite totale. Nous avions tous ces jeunes sur la piste de danse tandis que la salle où se trouvait le DJ était totalement vide. C’est alors que j’ai réalisé le potentiel de ce type de musique tant le jazz comme une musique live pouvait plaisir à un public sans connaissance préalable du jazz. C’est comme cela que le Beat Funktion est né. Le reste appartient à l’histoire.

Quelles ont été vos inspirations musicales à vos débuts ?
Tout le monde dans le groupe a apporté sa pierre à l’édifice musical de Beat Funktion, mais il semble que j’ai été celui qui avait le plus d’inspiration dans mon écriture. Je suis devenu le principal contributeur au répertoire. Depuis le milieu des années 90, je me suis consacré à la plupart des types de jazz, mais comme tous les jeunes de mon âge, j’avais écouté beaucoup de rock des années 1970, mais aussi de la pop, du funk, de la soul et bien entendu du reggae. Et beaucoup de musique de film. Je suppose que mon inspiration est venue en quelque sorte de toutes ces directions à la fois pour enrichir le répertoire de Beat Funktion.

Quelles sont les raisons qui vous ont décidé à continuer le groupe ?
Dès le début, j’ai vu immédiatement le potentiel important de cette musique. Nous pouvions intéresser des jeunes gens de 20 ans qui n’avaient jamais écouté de jazz, et qui se sont levés pour danser comme des fous sur nos morceaux. Encore aujourd’hui, nous mesurons à quel point notre musique est appréciée par des gens qui prétendent qu’ils «haïssent le jazz». Cette idée seulement suffit à continuer l’aventure.

En 2010, votre premier album sort. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement ?
Ce premier album était en fait une compilation de morceaux enregistrés en studio avec quelques Lives également. La plupart des chansons sont des compositions originales, mais il comprend aussi tout une partie de morceaux joués lors de nos premiers concerts lorsque nous avions fait des choses comme « Summertime ». De cette façon, il commémore à sa façon le moment où nous avons abandonné les reprises et où nous avons commencé à travailler sur des compositions. L’album a été une production à petit budget, mais ce fut passionnant de travailler Martin Gumucio qui nous insufflait beaucoup de fraîcheur au coeur même de notre travail. Il était aussi très amusant d’organiser les enregistrements et de devoir enregistrer les morceaux et les choeurs en même temps. C’était vraiment très drôle.

On parle d’un succès musical. Comment cet album se situe-t-il dans l’histoire du groupe ?
Je suppose que nous avons été très chanceux. Lorsque nous avons fait le grand saut sur la scène américaine, plusieurs médias prestigieux comme JazzTimes ont parlé de nous, cela nous a permis de gagner en notoriété de l’autre côté de l’Atlantique. Nous avons également pris contact avec un manager à Kansas City qui a immédiatement cru en nous et qui nous a aidés à nous positionner sur le marché américain. Comme Moon Town est sorti 2 ans plus tard, nous avons un manager qui a travaillé afin que nous puissions avoir une diffusion sur les radios. Cela a été porteur. Au même moment, le label funk japonais P-Vine a commandé notre album Voodooland, et l’on nous a donné des instructions strictes sur la façon d’adapter la musique et le son pour le marché japonais. Ils voulaient un son à l’ ancienne se rapprochant du vieux vinyle. J’ai toujours cru Voodooland serait trop étrange, trop lointain pour d’autres pays que les États-Unis, mais je me trompais. Cet été Voodooland a connu un succès extraordinaire sur les charts américains atteignant la première place pendant trois semaines d’affilée, et à continuer à se maintenir dans les Top 40 depuis maintenant 16 semaines, au-dessus de certains grands artistes et de prestigieux labels. C’est incroyable.

Vous avez l’habitude de convier sur vos enregistrements et sur vos concerts d’autres musiciens pour donner des notes originales à vos compositions. Est-ce une volonté de votre part depuis le début de Beat Funktion ?
Je pense que l’ajout d’autres musiciens à Beat Funktion apporte quelque chose en plus à notre identité et notamment au niveau des percussions. Sur l’enregistrement des albums, il faut penser différemment que pour les concerts et la scène, il est plus important de trouver différentes variations sur un album. Nous avons eu des musiciens de flûte fantastiques comme Staffan Hallgren, des chanteurs, des ensembles à cordes, mais aussi des synthétiseurs. Bien sûr, il est très difficile de recréer le son des albums dans les concerts, car ce sont deux exercices tout à fait différents qu’il faut aborder de façon disparate. Pour le cinquième album sur lequel nous travaillons actuellement, nous allons travailler avec le joueur de didgeridoo australien David Hudson. Je l’ai rencontré à la fin des années 90. Il va créer un nouveau son plus frais qui complètera parfaitement le groove de Beat Funktion.

Pouvez-vous nous expliquer le nom énigmatique de votre groupe ?
Nous avons joué avec diverses idées. Le mot «funktion» est intéressant, car il fait allusion à« funk» ainsi que «fonction» dans le sens de « particularité », mais également sur l’idée d’« événement ». Nous avions à l’origine «Groove Funktion» comme idée, mais alors décidé que «Beat» était plus spécifique, mais suffisamment large pour s’adapter à notre musique. Beat Funktion est finalement facile à retenir. Mais parfois, les gens l’écrivent à tort comme «fonction» qui ôte le jeu de mots avec «funk». En tout cas, je pense que ce nom correspond parfaitement à ce que nous faisons.

Pour ce dernier album Voodooland, qu’est-ce qui fait que vous avez puisé vos influences dans l’afrobeat et le punk nigérien ?
Ces 5 dernières années, j’ai beaucoup écouté d’Afro-Beat, énormément de funk d’Afrique de l’Ouest ainsi que de la musique traditionnelle. Ces nombreux courants musicaux permettent de remettre au goût du jour une musique africaine oubliée qui, à mon sens, contient beaucoup d’éléments qui inspirent notre musique. C’est cela même qui m’a poussé dans mon écriture.. Pour Voodooland, je savais que nous pouvions emprunter cette voie musicale tout en faisant quelque chose de différent à cette musique, d’où l’idée de cet album. Non seulement la musique répond à une forte influence africaine tout autant que le design de l’album.

Si vous deviez définir cet album en seulement trois mots, que diriez-vous ?
Et bien, je dirai pour ma part que Voodooland est sauvage, heureux et mystérieux.

Où pourra t-on vous voir sur scène dans les semaines à venir ?
Actuellement, nous préparons le lancement de Mandy’s Secret qui sera lancé le 30 septembre. Nous jouerons ce jour-là dans l’une de nos salles préférées, le Hijazz, dans le cœur de notre ville natale d’Uppsala en Suède. Des morceaux des albums Both The Plunge et de Moon Town ont été enregistrés là-bas , de telle sorte qu’on s’y sent comme à la maison pour jouer.

Voodooland
Beat Funktion
Domusic Records
www.beatfunktion.com

Lire aussi :

Gabriela Arnon : de New York à Paris entre jazz et folk

Nancy Goudinaki : de la Grèce à New York pour exprimer son talent

Cyrille Aimée : la frenchie qui cartonne aux USA

Natalia M.King : la Beat Generation, la route et la musique

Buika : la rage de chanter

David Krakauer : un Checkpoint entre Jazz et Klezmer

Dominique Fillon : plus jazz que politique

Macha Gharibian : Au carrefour du texte et du jazz

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à