Sylvain Rolland : le grand Ordonnateur musical du Cirque Alexis Grüss

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Il est le grand Ordonnateur de la musique du Cirque Alexis Grüss au coeur même des spectacles et des perfomances artistiques et athlétiques. Sylvain Rolland, chef d’Orchestre du Cirque National Alexis Grûss nous parle de son rôle lors des représentations où la musique est omniprésente, entretenant constamment la vitalité et la féérie du Cirque Alexis Grüss. Nous avons rencontré Sylvain Rolland qui nous dévoile les coulisses de cette aventure passionnante et le lien étroit qui lie le cirque et la musique.

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Sylvain Rolland, tout d’abord quelle est votre histoire personnelle avec la musique ?
J’ai commencé l’apprentissage de la musique à 7 ans, au Conservatoire, par la percussion classique, enseignement que j’ai suivi jusqu’à 25 ans. En parallèle, vers 10-11 ans, je me suis mis sérieusement à la batterie et à la guitare. Pas de musiciens dans ma famille, mais mes parents écoutaient beaucoup de musique, surtout de la pop et du rock, Beatles, Stones, Led Zeppelin, Deep Purple, et pas mal de français, surtout Lavilliers, Polnareff, Julien Clerc…

On lit que vous faites preuve d’une polyvalence remarquable entre plusieurs instruments. A quoi est du cela ?
Je voulais faire de la guitare, comme premier choix, mais un professeur de l’époque m’en a dissuadé, prétextant la petite taille de mes mains (à 7 ans !!!) Entre temps, un de mes oncles m’avait fait découvrir Queen, et un autre, AC/DC. Du coup, comme la batterie m’attirait, mais que le conservatoire ne proposait pas cet instrument, je me suis tourné vers la percussion, qui s’en rapprochait le plus. Ensuite, quand je me suis mis à la guitare, je ne voyais pas de raison d’abandonner la percussion, c’est pourquoi j’ai toujours continué tous ces instruments en parallèle.

Pouvez-vous nous expliquer quel est votre rôle de chef d’orchestre au sein du Cirque ?
Mon rôle est d’assurer la liaison entre ce qui se passe dans la piste, et l’orchestre. Je dois veiller au bon synchronisme de la musique avec les numéros, suivre les variations d’intensité, marquer les temps forts, éventuellement reprendre la musique si le numéro est rallongé, la couper s’il s’interrompt plus tôt que prévu. C’est du montage permanent, en quelque sorte, sauf que le film est différent chaque soir !

C’est avec intérêt que l’on découvre que vous devez superviser la prestation des hommes et des animaux durant le spectacle. Comment coordonnez-vous musicalement tout cela ?
Je suis devant l’orchestre, avec une vue imprenable sur la piste, parfois secondé par un écran vidéo sous mon pupitre. Les musiciens de l’orchestre connaissent ma gestuelle, ils savent quand je vais arrêter une musique, passer à la suivante, reprendre au début de la précédente. Stephan Gruss, qui est le metteur en scène des spectacles, me donne en début de saison toutes les indications, dont j’ai besoin pour anticiper les enchaînements.

Comment choisissez-vous les thèmes musicaux en fonction des numéros ?
C’est Stephan qui, lors de l’écriture des spectacles, choisit les musiques, en fonction du thème principal, qui change à chaque saison. Il tient compte également du goût des artistes exécutant les numéros. Sa très grande culture musicale lui permet de toujours tomber juste, et lorsque les artistes l’orientent vers des styles musicaux qui lui sont moins familiers, il fait appel à nous, les musiciens de l’orchestre pour étoffer son répertoire. Il nous encourage également à proposer des compositions personnelles.

Quelle la particularité selon vous de travailler au sein d’un cirque comme Alexis Gruss plutôt dans un cadre plus conventionnel ?
C’est un spectacle complet : l’intensité d’un concert rock, la poésie d’une pièce de théâtre, la variété de répertoire d’un orchestre de bal et le fait d’accompagner des chevaux. C’est un spectacle qui réunit tous les autres, et même plus. Quand on a fait du cirque, on peut travailler partout !

Vous vous produisez bientôt au Petit Journal Montparnasse. Quel rapport entretenez-vous avec le Jazz ?
A l’adolescence, je me suis mis à en écouter beaucoup, tout en gardant mes racines rock. J’ai découvert le jazz-fusion, les standards. De 14 à 18 ans, j’ai été guitariste dans un big-band composé exclusivement de jeunes , le BBCL (big band des collèges et lycées) à Amiens. Une expérience unique à l’époque, qui existe toujours, et dont sont sortis nombre d’excellents musiciens (Flamm, le batteur des Rabeats, Albin de la Simone, Vincent Mascart…) On peut vraiment dire que le jazz, surtout à cet âge-là, nous a ouvert les oreilles, et rendus curieux de tous les styles de musique.
C’est à cette époque que j’ai découvert Weather Report, Billy Cobham, Tony Williams, Sixun, et Miles, bien sûr, d’abord avec l’album « Tutu », puis toute sa discographie.

Qu’est ce qui fait la pierre angulaire de l’orchestre nationale d’Alexis Grüss ?
Sa constance. Tous les musiciens sont habitués à jouer ensemble depuis des années, les éventuels turn-over se font toujours très progressivement, il n’y a jamais de rupture dans la formation. C’est ce qui fait notre force, cette expérience de « jeu » collectif qui nous permet de nous adapter à tous les types de spectacle que nous sommes amenés à accompagner. De cette constance découle aussi une très bonne entente, tant musicale qu’humaine, entre nous tous.

Si vous deviez définir votre rôle au sein du Cirque en deux mots, quels seraient-ils ?
Nous sommes un peu « la cerise sur le gâteau ». Quand les spectateurs voient les numéros extraordinaires de la famille Gruss, et qu’en plus, c’est un orchestre qui les accompagne en live ! C’est une expérience totale.

Un moment extraordinaire à nous faire partager vécu au sein du Cirque ?
L’année dernière, la première édition des Equestriades d’Orange, dans le théâtre antique. L’orchestre au pied de cette scène gigantesque, ce public, les deux pistes, une pour les chevaux, l’autre pour la compagnie des Farfadais… Je n’avais jamais connu cela auparavant !
Il me tarde de renouveler l’expérience, ce sera les 29 et 30 mai 2015, avec cette année, le Cadre Noir de Saumur.

Où pourra-t-on vous écouter dans les semaines à venir ?
Le 18 novembre prochain, nous nous produisons donc au Petit Journal Montparnasse. Vous pouvez nous écouter jusqu’au 4 janvier, sous le chapiteau du Cirque National Alexis Gruss, porte de Passy, à l’entrée du bois de Boulogne, pour le spectacle « Pégase et Icare », avec la compagnie des Farfadais. C’est d’ailleurs le spectacle que nous avons joué la saison dernière à Orange, dans le théâtre antique. L’actualité du cirque, et de l’orchestre, vous la retrouvez sur http://www.alexis-gruss.com

Le site officiel du Cirque Alexis Grüss

> L’ Orchestre Nationale du Cirque Alexis Grüss se produira le 18 novembre 2014 au Petit Journal Montparnasse – Plus d’informations ici

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