La date de péremption de l’objet culturel

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Le mois d’octobre est à présent bien entamé et nous voici bien loin de la dernière rentrée littéraire. Aujourd’hui, on prépare déjà les agapes de la fin de l’année et les sorties en prévision de 2015. C’est ainsi la preuve d’une mécanique imparable et perpétuelle qui traduit tout en événements, en sorties, en promotion et concasse tout cela pour en faire une fine poudre de coups marketing. Un film en chasse un autre et les livres remplacent les précédents sur les étalages de librairie.

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Les dates de péremption de la chose culturelle conditionnent quelque peu la façon de lire, de voir et de consommer la culture. Car la péremption* signifie «anéantissement après un certain délai». Tout serait-il devenu alors une suite ininterrompue de sorties promotionnelles vouées à disparaître ? C’est malheureusement ce qu’il y a à craindre dans le sens où chaque livre serait potentiellement indexé sur une durée de vie de plus en plus courte qui, au-delà, le plongerait dans l’indifférence de l’abandon. Là, nous parlons essentiellement des ouvrages qui auraient accédé à une relative notoriété. Ainsi, nous sommes en droit de porter notre réflexion sur ce rapport de la qualité et de la quantité. Chaque année, je ressens cette désagréable impression, pour rester dans le fait littéraire, qu’il y a une espèce de réjouissance morbide à annoncer un chiffre toujours plus important de romans à paraître. Lorsqu’on constate avec effroi, qu’il y a de moins en moins de lecteurs, je ne parviens toujours pas à comprendre et à partager cet enthousiasme.
Ainsi, au BSC NEWS MAGAZINE, et ce depuis nos débuts, il y a plus de six ans maintenant, nous nous concentrons à mettre en avant ce qui nous plaît, nous passionne, nous réjouit, nous fait vibrer, nous fascine sans aucune distinction d’actualités, de calendrier, de notoriété ou de mondanités. Car il nous semble que le monde culturel est si riche et si passionnant que se résoudre à ne traiter que ce qui se voit et s’entend dans l’assourdissant vacarme médiatique, est tout bonnement une gageure.
Pour ce 73e numéro, nous continuons d’affirmer que la culture est ici, partout et ailleurs. Elle est surtout notre meilleur atout contre le marasme ambiant. Ainsi, je vous recommande vivement de vous plonger dans les univers de Guillermo Lorca, de Greg Manchess ou encore de José James, de Riff Rebb’s sans omettre de faire un tour du côté de chez Jozef, d’Andrea Motis ou de David Sala. Car nous sommes animés par une seule et même idée, le plaisir de la découverte que nous essayons de partager avec vous. Excellente lecture à toutes et à tous !

*Péremption : Terme juridique qui signifie « anéantissement (des actes de procédure ) après un certain délai »

Lire le BSC NEWS MAGAZINE du mois d’octobre ( N°73 – 142 pages)

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