La fin du monde approche : Harry saura-t-il l’empêcher?

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Harry August est né le 31 décembre 1918 dans les toilettes pour dames de la gare de Berwick-upon-Tweed; sa mère, Elisabeth Leadmill, engrossée lors d’un viol par son patron Rory Edmond Hulne, meurt lors de l’accouchement d’une hémorragie et il est confié à Patrick et Harriet August, un couple sans enfant.

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Il sera difficile de vous raconter la suite de son destin car il change à chaque nouvelle vie qu’il entame. En effet, Harry découvre au fur et à mesure de ses renaissances qu’il fait parti d’un petit cercle d’être humains un peu spéciaux qui ne meurent que temporairement. Au fur et à mesure, Harry apprend comment s’éviter son enfance miséreuse grâce au Cercle Cronus, conçu pour soutenir les êtres comme lui, et à s’acquérir assez rapidement une fortune très confortable pour pouvoir s’adonner à sa passion: la recherche scientifique. Et l’éternité pourrait être oisive et belle si lors des derniers jours de sa onzième vie, une petite fille n’était venue à son chevet à l’hôpital pour lui dire  » La fin du monde approche(…). Le message passe d’enfant à adulte, d’enfant à adulte, remontant de génération en génération depuis un millénaire dans le futur. La fin du monde approche et nous ne pouvons pas l’empêcher. À vous de jouer. » Harry pourra-t-il trouver l’explication à ce message étrange? Qui est responsable de cette fin du monde?
La mystérieuse Claire North a imaginé  » Les quinze premières vies d’Harry August » et pour tout vous dire, on est conquis! Voilà un roman fantastique passionnant, d’abord par le choix de son énonciation: Harry s’adresse à un destinataire mystérieux qu’il tutoie dès le début et l’on ne découvre son identité qu’à la toute fin du livre. Le suspense ne faiblit donc pas et la chute est délicieuse. Ce récit navigue, de plus, dans l’Histoire avec beaucoup d’intelligence ; il n’assomme pas avec des précisions historiques et géographiques mais sait savamment exploiter les ambiances de chaque pays et période traversés. La narration est de surcroît à saluer car l’auteure use merveilleusement de l’analepse. A l’instar du polar, Claire North distille, chapitre après chapitre, des informations qu’elle réutilise ensuite avec beaucoup de finesse…et ces 470 pages se dévorent à toute vitesse!
Un conseil cependant: il faut s’accrocher lors des premières pages car un temps d’adaptation à la logique de ce récit fantastique est indispensable…mais ça en vaut la peine! A lire et à offrir! On a ADORÉ !

 » Le second cataclysme se déclencha durant ma onzième vie, en 1996. Je mourais comme d’habitude, m’enfonçant dans la brume tiède de la morphine, lorsqu’elle m’interrompit tel un glaçon qui aurait glissé le long de ma colonne vertébrale.
Elle avait sept ans et moi soixante-dix-huit. Ses cheveux étaient blonds et raides, attachés en une longue queue-de-cheval dans son dos. Les miens, du moins ceux qui me restaient, avaient viré au blanc neigeux. Je portais une blouse d’hôpital à l’humilité stérile et elle, un uniforme d’écolière bleu vif et un béret.
Elle se percha sur un côté de mon lit, les pieds pendant dans le vide, et me regarda droit dans les yeux. Examinant le moniteur cardiaque relié à ma poitrine, elle constata que j’avais déconnecté l’alarme, chercha mon pouls et dit:
– J’ai failli vous rater , Docteur August. »

LES QUINZE PREMIÈRES VIES D’HARRY AUGUST
CLAIRE NORTH
EDITIONS DELPIERRE
471 PAGES – 20,00 EUROS

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