Simon Labrosse : 2 jours de trop ?

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Par Mélina Hoffmann – bscnews.fr/ « Moi je m’appelle Simon Labrosse. C’est pour moi que vous êtes venus… Actuellement je suis sans emploi. Mais ça devrait pas durer. Je travaille très fort pour m’en sortir. Enfin, vous allez voir. Mes amis et moi on va vous présenter ma vie. Enfin, pas toute ma vie. J’y ai bien pensé, pis je me suis dit : sept jours, c’est juste assez. »

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5 jours auraient certainement suffi à raconter la vie de ce Simon Labrosse, chômeur à l’imagination débordante et à l’optimisme inébranlable qui, pour gagner sa vie, invente des métiers complètements farfelus tels que : amoureux à distance, flatteur d’égo, cascadeur émotif, ou encore allégeur de conscience… Amoureux d’une jeune femme dont nous ne savons rien si ce n’est qu’elle est partie en Afrique aider les plus démunis, Simon Labrosse est confronté à la solitude, cette autre forme de précarité. A ses côtés, Léo, poète négatif et révolté, et Nathalie, passionnée par le bien-être intérieur, jouent les différents personnages auxquels Simon Labrosse propose ses services, souvent sans grand succès. Une situation qui oscille sans cesse entre comique et tragique, sans jamais faire franchement pencher la balance.

Ça aurait pu être drôle, touchant, surprenant… Car l’originalité de la pièce est là, de même que le talent des comédiens, mais il aurait fallu pour cela aller un peu plus en profondeur. Ici, l’on reste en surface des émotions, les bonnes idées sont tout juste effleurées, tout est un peu confus. En un mot : décevant. On ne comprend pas bien les liens entre les personnages, ni même le sens de ce qu’ils font, de ce qu’ils nous racontent. Quelques réflexions existentielles flirtant avec nos peurs et nos interrogations sur le sens de la vie et la manière dont nous l’habitons, mais si peu qu’on ne s’en imprègne pas vraiment et qu’après le spectacle, il n’en reste malheureusement rien. Qui est cette Nathalie qui porte le même nom que la femme dont Simon est amoureux ? Pourquoi se passionne-t-elle ainsi pour le corps humain ? Quels sont ces fameux malheurs – dont nous parle Simon Labrosse au début de la pièce – qui sont censés nous faire oublier les nôtres ? Pourquoi donner un vocabulaire québécois pas toujours bien compréhensible à des comédiens qui n’en ont même pas l’accent ? A noter tout de même quelques passages plus convaincants, comme lorsque Simon exerce l’activité de « finisseur de phrases », au grand agacement de ses deux « cibles », ou encore l’accroche lue par Nathalie pour introduire chaque nouvelle journée, et qui fait sourire.
Mais pas non plus de quoi nous donner envie d’en savoir davantage sur la vie de ce Simon Labrosse, malheureusement.

Les 7 jours de Simon Labrosse – Si sa vie vous intéresse
De Carole Fréchette
Mis en scène par Cendre Chassanne
Avec Nathalie Bitan, Laurent Lévy, Philippe Saunier

Au Théâtre Lucernaire
Du 9 juillet au 20 septembre 2014
Du mardi au samedi à 20h.

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