Les Clergues d’Arles : photos souvenirs

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Par Ewa Crétois – bscnews.fr/ Du 05 juillet 2014 au 04 janvier 2015, le musée Réattu vous ouvre et ses portes et présente le joyau de sa collection, « Les Clergues d’Arles », collection de photographies éclectiques et rétrospective sur l’ensemble de la carrière du photographe Lucien Clergue qui s’apprête à fêter ses 80 ans.

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Esthète exigeant, Lucien Clergue n’était pas destiné à devenir photographe mais plutôt violoniste. Malheureusement issu d’un milieu modeste, il n’aura pas l’occasion de poursuivre ses gammes au conservatoire. C’est ce même homme qui, un jour de corrida, s’en est allé forcer la main du destin, en allant « alpaguer » Pablo Picasso pour lui montrer ses photos. L’effet est de taille, Picasso impressionné est sous le charme des photos de cet homme à l’oeil attentif qui n’aura de cesse, tout au long de sa carrière, de célébrer nature et beauté féminine, conjuguant parfois les deux. Sa photo est une véritable ode à la féminité et sa délicatesse intrinsèque. Ses photos les plus celèbres ? Les « Nus zébrés ». Pur fruit du hasard, ces photos sont nées dans un appartement new-yorkais, les effets de rayure sur le corps de son modèle créés par la lumière filtrée par les lamelles du store. Dans cette série devenue célébre, l’ombre sculptée est soulignée avec sensualité.

La carrière de Lucien Clergue se nourrit d’amitiés, elle est ponctuée de coups de foudre artistiques : Cocteau, Picasso, Tournier… 30 ans durant, jusqu’à la mort du grand maitre en 1973, Picasso et Lucien Clergue resteront amis. En 1968, c’est avec son ami écrivain, Michel Tournier, qu’il fonde le Festival International de Photographie des Rencontres d’Arles, se déroulant chaque année pendant le mois de juillet. A ces occasions, le photographe invita bon nombre de confrères américains de renommée mondiale tels que Ansel Adams, André Kertesz, Robert Mapplethorpe.
Dès 1958, Lucien Clergue expose à Paris et,quelques années plus tard ,en 1961, il s’envole pour New-York où il expose au Museum of Modern Art. Récemment ont eu lieues des rétrospectives à Los Angeles (Galerie Louis Stern Fine Arts), Séoul, Freiburg in Brisbau, mais également Tokyo en 2006. La notoriété de Lucien Clergue n’est désormais plus à prouver, le photographe désormais aguerri, s’est vu organiser en son honneur une rétrospective, couvrant les 54 années de sa carrière par la ville d’Arles en 2007.

La force de l’oeuvre de ce photographe de génie est l’autodidaxie, il est sans nul doute le seul autodidacte ayant été reçu Docteur en photographie à l’Université de Provence avec sa thèse Le langage des sables, préfacée par Roland Barthes. En mai 2006, il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, l’établissant donc en tant que titulaire du premier fauteuil dédié à la photographie. C’est à Lucien Clergue que l’on doit la création du premier département de photographie dans un musée français (le Musée Réattu), c’est grâce à lui que la collection du musée, depuis ses débuts en 1965, n’a cessé de s’agrandir. Il est parvenu à la reconnaissance de la photographie comme un art à part entière en l’inscrivant en tant que tel au Ministère de la Culture puis en contribuant à la création de l’Ecole Nationale Supérieure de la photographie, à Arles, sa ville natale, en 1982. Le 8ème art ou la clé de voûte de notre millénaire.

« Les Clergues d’Arles » du 05 juillet 2014 au 04 janvier 2015
Exposition au Musée Réattu

Crédit-photo: Lucien Clergue,Jacques-Henri Lartigue, Aaron Siskind, Manuel Alvarez Bravo, André Kertész au musée Réattu lors de l’édition des Rencontres de 1979, épreuve argentique, Arles, musée Réattu, don du photographe.© Clergue 2014

Le site du musée: http://musee-reattu.arles.fr/

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