La maladie de la mort : une quête hautement métaphorique où le numérique prend une place de taille

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Par Mélina Hoffmann – bscnews.fr/ C’est d’abord le bruit des vagues qui se fait entendre. Puis, la lumière, douce, accompagne le déplacement lent, silencieux et grâcieux d’une jeune femme légèrement vêtue tout autour de la scène.

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La voix grave d’un homme, présent – lui – sur le bord de la scène, vient rompre ce silence en lisant des morceaux du texte de Marguerite Duras dans lequel la jeune femme habite au présent. Ce sont ainsi deux voix, deux temps qui s’entremêlent. Autour de la scène, deux autres hommes s’occupent à créer – depuis leurs pupitres de contrôle – l’univers sonore et visuel dans lequel les deux protagonistes évoluent. « La Maladie de la Mort pourrait être représentée au Théâtre (…). Seule la femme dirait son rôle de mémoire. L’homme, jamais. L’homme lirait, soit arrêté, soit en marchant autour de la jeune femme. » Christelle Derré s’est attachée à respecter cette indication de l’auteur tout en nous plongeant dans un univers particulièrement original et créatif où le numérique prend une place de taille.
Musique électronique, jeux de lumière, effets visuels, chorégraphie, narration se partagent la vedette dans ce spectacle multimedia assez surprenant et agréable à regarder. L’univers – fidèle à celui de Marguerite Duras – est sombre, hautement métaphorique et sans espoir. Seul bémol – et non des moindres – la compréhension de l’histoire n’est franchement pas évidente, ce qui gâche un peu le réel potentiel de la mise en scène. C’est la quête désespérée d’un homme qui espère trouver l’amour à travers une relation qu’il entretient avec une prostituée, dans une chambre face à la mer… Mais difficile d’en dire plus ! Un spectacle qui marquera davantage par sa forme que par le fond. A découvrir tout de même.

La maladie de la mort
De Marguerite Duras
Mise en scène : Christelle Derré
Par le collectif Or Normes
Avec : Bertrand Farge, Lydie O’Krongley

Au Théâtre de Belleville
Du lundi au samedi à 21h15.
Jusqu’au 28 mars.
A partir de 16 ans.

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