Libertin : Une interjection qui prête aujourd’hui à sourire
Par Marc-Emile Baronheid – bscnews.fr / « Libertin ! » : de nos jours, l’interjection prête à sourire. Elle évoque une pratique à la page, sofitellement agréable, socialement valorisante pour certains, voire politiquement correcte.
Ce ne fut pas toujours le cas. Giordano Bruno, Descartes, Spinoza subirent ce qui était alors une invective. Parmi ceux qui stigmatisaient ainsi l’hétérodoxie d’un adversaire : Calvin, Pascal, Leibnitz. L’épicurisme et la pensée libre figuraient au catalogue de l’opprobre. Un ouvrage pointu et fouillé retrace les méandres, les éclats, l’âge d’or, à une époque où elle déchaînait les âmes vertueuses et prétendait constiper les tempéraments, d’une manière de vivre insubmersible, pratique dans laquelle la grande Colette distinguait une curiosité allègre. On peinera à en trouver trace dans ce livre.
« Libertin ! – Usage d’une invective aux XVIe et XVIIe siècles », s.d. Thomas Berns, Anne Staquet et Monique Weis, Classiques Garnier, 34 euros
Lire aussi :
Pierre Bergougnioux : les vices originels de l’écriture
Pierre Drachline face aux « moutons » égocentriques que nous sommes
Éducation : la vie secrète des profs