Ashley Wood

Ashley Wood : un pinceau australien atypique

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ / crédit photo : Antoine Monégier du Sorbier/ Ashley Wood est un illustrateur, dessinateur, auteur de comics et de romans graphiques australien . Connu surtout pour ses couvertures de comics et de jeux vidéos, il a travaillé notamment sur le personnage de « Judge Dredd » puis sur « Doom », « Ghostrider 2099 A.D » et bien d’autres…il a reçu de nombreux prix comme le Spectrum Award, le Communication Art Award et a même été nommé aux Eisner Awards. Il a su imposer son style, proche de l’impressionnisme, dans divers domaines ( animation, para bd, objets 3D) et devenir un des acteurs incontournables de la scène alternative de la bande dessinée. En 2004, avec son épouse TP Louise, il crée 7174 PTY LTD, uns structure de production qui conçoit et diffuse des produits pour l’industrie de comics, du film , des jouets et jeux vidéos à l’échelle mondiale. En 2008, il fonde ThreeA, une société basée à Hong-Kong qui développe des produits imaginés par lui-même. Rencontre avec un pinceau brillamment atypique!

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Si vous deviez définir votre travail en deux mots, lesquels choisiriez-vous?
Impressionnisme adroit.

Comment était-vous « tombé » dans la peinture?
J’avais envie d’avoir « en mains » ce que je faisais sur un ordinateur, et j’ai décidé de mettre de côté photoshop et d’apprendre moi-même à peindre. Une autre force motrice, en ce qui me concerne, était de faire de l’art qui atteignait la même qualité en chair et en os que celle de la page imprimée; ce n’est souvent pas le cas en art et je trouvais cela irritant. Je dois ajouter que, pour moi, les ordinateurs permettent de créer avec un filet de sécurité: tout peut être créé avec assez de temps, alors qu’avec de la peinture, une erreur et la peinture peut être ruinée, ou au moins changée de manière irréversible … j’aime l’idée que les peintres peuvent avoir affaire avec une effrayante tragédie à chaque coup de pinceau!

Si vous deviez citer des mentors en peinture ou illustration, lesquels seraient-ce?
Klimt pour sa conception innée, Degas pour son élégance et Warhol pour son esprit!

Le choix d’une patte graphique impressionniste, en bande-dessinée et dans les jeux-vidéos, pour les sujets que vous choisissez semble assez atypique ; est-ce le cas? Ou faites-vous parti d’une vague d’illustrateurs contemporains qui choisissent justement de donner un autre visage aux comics?
C’est juste ce que je suis, je peux bien sûr changer de style pour différentes occasions et besoins, mais le style impressionniste, c’est mon état naturel , celui dans lequel je me sens le plus à l’aise. Que puis-je dire, j’aurais été très heureux de vivre à Paris à la fin du 19ème siècle! Je ne fais partie d’aucune vague, je suis à peu près seul sur mon chemin et plutôt heureux de cela!

Question idiote – mais on la pose quand même : quand on dessine pour des jeux vidéos , on aime les jeux vidéos?
J’aime créer, j’aime faire des choses, et les jeux vidéo sont un moyen d’expression sympa, qui est vraiment connecté avec son public. J’aime les jeux vidéos comme un vieil ami, nous ne bavardons pas ensemble pendant des mois, mais quand nous le faisons c’est comme si nous n’avions jamais arrêté.

Vos sujets de prédilection, alliant armes et paysages de désolation futuristes, sont choisies pour des raisons esthétiques ou idéologiques ?
Mon sujet de prédilection, ce sont les maisons. Je cherche toujours le moyen de peindre des figures dans des situations intéressantes : les sujets de la guerre et le sexe sont universels et touchants. Pourquoi perdre du temps à peindre des sujets de moindre intérêt!

Vos toiles ont un « souffle historique » malgré leurs sujets souvent imaginaires, non?
Tout à fait, c’est quelque chose que j’ai toujours essayé de faire : j’ai toujours aimé le poids historique que portent les peintures plus anciennes . Une profondeur et une résonance… et j’y ajoute une touche contemporaine.

Le choix de vos palettes aux couleurs plutôt chaudes est influencé par votre continent d’origine? Vous avez le droit de vous moquer mais l’Australie, en fantasme, évoque des couleurs chaudes et des paysages baignés de sable et de zones désertiques….
Eh bien, mes palettes changent en fait! Dans le passé, elles étaient chaudes, mais maintenant elles ont refroidi et ont pris résidence dans une demeure plus grise. Je ne peux pas dire que le paysage australien a beaucoup joué dans mes peintures pour l’instant, mais la culture australienne y a joué certainement!

Le site d’Ashley Wood ICI

De nombreux travaux d’Ashley Wood ont été exposés du 15 mai au 1 juin 2013 à la Galerie Daniel Maghen. Certaines de ses toiles sont encore présentes à la galerie et sur le site: www.danielmaghen.com

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