Eric Legnini - Sing Twice

Eric Legnini : le Jazz de tous les métissages

Partagez l'article !

Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Entremêlé de passion, d’influences et de belles rencontres, le Jazz d’Éric Legnini se pare de mille déclinaisons lorsqu’il s’agit de découvrir un nouvel horizon musical. Pour cet album, Sing Twice, il a invité dans sa sphère Hugh Coltman, Mamani Keita et Emi Meyer qui, chacun, à leur manière façonne et malaxe Swing Twice au carrefour des métissages entre jazz, soul, afro-beat et folk. Rencontre avec l’une des personnalités importantes de la scène jazz francophone.

propos recueillis par

Partagez l'article !

Éric Legnini, quelle est la formule magique qui a donné Sing Twice ?
C’est du jazz sous forte influence, qui va de l’Afro-Beat à la Pop.

Comment est venue l’idée de travailler sur un album avec l’idée d’associer autant de personnalités que de sonorités ?
Je cherche d’abord les gens avec qui j’ai envie de travailler, des gens qui ont une personnalité forte. Ensuite, j’essaie d’écrire de la musique pour eux, en ayant en tête un son assez précis. La sophistication du Jazz permet cette association. Je cherche à mélanger des musiques qui sont parfois assez différentes, ce qui me permet d’aborder l’écriture et la production sous un angle moins formaté. C’est le mélange des musiques qui m’inspire, mais c’est aussi la continuité du travail que nous avons fait pour l’album « The Vox ». Ma démarche est celle d’un producteur, qui cherche un son, une matière organique dans la musique comme dans le traitement du son.

La rencontre avec Hugh Coltman a-t-elle joué un rôle important dans votre parcours musical ?
La rencontre avec Hugh Coltman a été déterminante dans la couleur que donne sa voix au disque, qui reflète tout l’amour que j’ai pour le folk, la pop et la musique africaine. Il se place parfaitement dans le son du groupe, c’est un fabuleux musicien !

On peut lire dans la présentation de l’album qu’il a des reflets Soul Pop. Pouvez-vous nous en dire plus ?
La Pop est très présente sous des aspects mélodiques et harmoniques. La Soul n’est jamais bien loin étant donné que c’est une de mes plus grosses influences. Le titre « Only for a Minute » illustre bien ce mélange Soul – Pop.

Quels ont été les apports de Mamani Keita et Emi Meyer dans la construction de l’album ?
C’est aussi l’envie d’incorporer dans ma musique, une voix africaine, qui m’ a amené à collaborer avec la merveilleuse voix malienne de Mamani Keita, rencontrée lors du Festival des Libertés. Sa voix donne une dimension toute particulière à ma musique, c’est une magnifique rencontre. On est à la fois dans le monde du Jazz mais aussi en Afrique, cette démarche fait partie de ma personnalité, de mon parcours.
C’est Yael Naim et David Donatien qui m’ ont fait découvrir le premier disque de Emi Meyer. J’ai trouvé son univers très frais et original. Inspiré par sa personnalité, je lui ai composé le morceau « Winter Heron »

Qu’est-ce qui vous a incité à les intégrer dans ce projet ?
Une forte envie de métissage musical !

La genèse de cet album notamment dans son espace-temps est très intéressante. Était-ce une volonté délibérer de l’enregistrer dans un laps de temps si court ?
Je fais volontiers confiance à mon instinct musical, ce qui me permet de travailler assez vite. C’est vrai que la période de travail est assez courte par rapport à d’autres artistes, c’est ma manière de fonctionner. Ce qui est important c’est de savoir où vous avez envie d’aller musicalement. Comme je l’ai dit plus haut, une fois que j’ai fait mes choix, trouvé les bonnes personnes avec qui travailler, il est assez facile pour moi de finaliser ce que j’entends. Ce qui compte ce sont les idées, la sensation d’être porté, inspiré par un projet.


Quelle place a prise la tournée dans l’univers global de l’album ?
La tournée est en général l’élément le plus important, déterminant dans la conception d’un album. Les concerts nous permettent d’évoluer, de chercher, d’essayer de nouvelles combinaisons musicales. C’est une forme de laboratoire organique qui nous permet de continuer notre quête.

C’est un album aux sonorités et aux voix très éclectiques. Mais au fond, la colonne vertébrale de sa qualité ne reste-t-elle pas le Jazz, Éric Legnini ?
Absolument, cela en est même l’élément principal.

« C’est comme un disque que je produirais au service de la voix, mais sans restriction de styles « , quelle place accordez-vous à la voix dans la musique ?
La voix est un élément du groupe et non une individualité. On est au service de la voix, mais avec une certaine interaction musicale qui nous permet de ne pas être formaté uniquement au code de la Pop ou de l’ Afro-Beat. C’est une approche plus ouverte de ces musiques, l’improvisation donne une dimension particulière.

Pouvez-vous nous confier les secrets du titre de votre album ? Est-il venu spontanément ?
Oui, c’est venu assez spontanément, je pensais à un second opus, comme un vol. 2 de l’album « The Vox », m’est venu le jeu de mots « Think Twice » … qui est devenu Sing Twice!

Si vous deviez définir cet album en deux mots, lesquels utiliseriez-vous ?
Soul Jazz

> Éric Legnini & the Jazz beat seront également présents au Jazz à la Villette 2013.

> ERIC LEGNINI «SING TWICE !»
> ERIC LEGNINI «SING TWICE !»(Discograph)

Lire aussi :

Red Baraat : La fureur musicale et métissée de New-York

Omer Avital : Le nouveau pape de la scène jazz new-yorkaise

Gretchen Parlato : la nouvelle vague du Jazz

Susie Arioli : le secret de la perfection

Flavio Boltro :  » Monter sur scène avec mon quintet, c’est comme si je montais dans une Rolls Royce »

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à