Esmeralda Lacombe

Bonne année 2013 en compagnie du trait délicat et sublime de Benjamin Lacombe

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Propos recueillis par Julie Cadilhac-bscnews.fr /Photo: Alyz/ Les fêtes de fin d’année donnent l’occasion merveilleuse de s’entourer de ceux que l’on aime. Nous n’avons donc pas pu résister à l’envie de convier le génial Benjamin Lacombe. Au menu des réjouissances?

propos recueillis par

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Des confidences sur ses deux derniers livres – qui viennent de paraître juste à temps pour que vous puissiez les glisser sous le sapin ! – à savoir le second tome de Notre-Dame de Paris et Singing Christmas ; des mises en bouche appétissantes annonçant les trois surprises éditoriales en préparation, des réflexions perspicaces et enjouées sur son travail d’illustrateur jeunesse et de scénariste et dessinateur de bd et – cerise sur la bûche ! – de nombreuses images délicieuses illustrant son propos ! Plaisir de partager avec vous cette nouvelle rencontre à l’Atelier et de vous laisser en compagnie du trait délicat et sublime de Benjamin Lacombe… une interview à déguster!

La parution du deuxième tome illustré de Notre-Dame de Victor Hugo pour clôturer l’année 2012 sur une note désespérément romantique…quel est le summum du romantisme pour Benjamin Lacombe?
Notre-Dame donne quand même un bon départ. On a aujourd’hui une idée fausse du romantisme un peu désuète, un peu mièvre, gentillette…alors que le romantisme, c’est l’amour passionné, total, qui peut entraîner jusqu’à la mort et c’est ce qui se passe pour chacun des trois personnages dans ce roman. Le romantisme, c’est aussi pour moi une vision de la vie poussée à son extrême. C’est une vision désespérée mais avec panache; ce n’est pas la mélancolie qui est un désespoir passif. Le romantisme, c’est quand même d’aller de l’avant aussi. Hugo disait que c’est le coeur qui bat.

Si vous deviez citer un passage que vous affectionnez particulièrement ?
Je suis très touché par Quasimodo. Je suis ému par le moment où il essaie de comprendre ce qui se passe – parce qu’il est sourd- lorsqu’il est accusé; il est comme dans un nuage, il ne comprend pas ce qu’il se passe; on fait de grands gestes autour de lui mais il ne peut pas entendre ce que disent l’avocat et le juge. C’est un moment terrible où il devient presque un enfant ; tout s’emballe et il est impuissant. J’aime aussi la fin du roman lorsque Quasimodo s’allonge près d’Esmeralda et l’idée de ces os , ensuite, qu’on ne peut plus séparer.

Quel personnage avez-vous particulièrement aimé dessiner?
Pour le coup, Esmeralda. C’était un peu un rêve de la dessiner, c’est la sensualité incarnée. Je me suis inspirée d’une amie , Nathalie, qui est très belle, que j’avais envie de dessiner depuis longtemps, et qui ressemble beaucoup au personnage que j’ai dessiné. J’aime dans Esmeralda le côté femme fatale qui ne le fait pas exprès comme Jessica Rabbit qui dit  » Oh, ce n’est pas de ma faute, on m’a dessinée comme ça ». Il y a dans Esmeralda une pureté originelle et dessiner ce paradoxe de la sensualité et de la pureté est très intéressant. Elle est attachante; ce n’est pas la femme détestable, la beauté infernale , pas comme une Bardot qui, je pense, quand elle était jeune, était tellement belle que les femmes devaient avoir du mal à la supporter. Esmeralda a un côté sauvageonne, les cheveux au vent. Elle est fuyante, comme une étoile filante. C’est un personnage assez insaisissable. Même au niveau des proportions, cela a représenté des petits défis techniques pour moi: je lui ai fait des lèvres charnues alors que je dessine souvent des lèvres fines , je lui ai fait un regard charbonneux, des plus grands yeux , un peu en amande.

Quelle autre histoire d’amour seriez-vous tenté d’illustrer?
Il y en a une en projet. Je vais faire une Madame Butterfly, encore une histoire triste mais, bon sang, ce sont les plus belles, je n’y peux rien! ( rires). Il était temps que je la fasse parce que je traînais autour du sujet depuis longtemps. J’en avais fait une dans le Pop up et Les amants papillons, c’est un peu le bébé de Madame Butterfly et là, j’attaque l’oeuvre! Je viens de sortir de chez Albin Michel et j’ai eu le livre en blanc en mains et si on arrive au bout, l’objet va être très beau. J’ai envie de faire un livre objet, presque comme un livre d’art. C’est une longue histoire qui sera mise dans le rayon jeunesse mais qui touchera davantage les pré-ados, les ados et les adultes. Ce sera impossible de le lire avant 10,12 ans. J’ai envie de me faire plaisir sur cette histoire: un livre très pictural où je pousse mes images au maximum et où je me donne le temps de les faire. C’est pour cela qu’aucun livre ne sortira en jeunesse avant le printemps. J’en conçois seulement un autre qui sortira un ou deux mois avant ,avec Sébastien Pérez,et dont je vais garder le secret pour l’instant.

Une fin d’année également sous l’égide du jazz avec un album jeunesse accompagné de la voix d’Olivia Ruiz….quelle a la genèse de ce projet?Benjamin LacombeOn avait travaillé précédemment avec Olivia sur la Mélodie des tuyaux. L’expérience avait été chouette. L’an dernier, à la suite d’un texto que je lui avais envoyé pour son anniversaire, elle m’a dit  » ce serait sympa qu’on retravaille ensemble ». On est parti dans l’idée de mélanger davantage cette fois nos univers : le texte, on l’a écrit ensemble, je me suis chargé des images et elle de la musique. C’est ,pour le coup, un vrai livre jeunesse : un conte philosophique de Noël mais sans Père Noël et sans renne. Un livre sur l’amour des livres, de la musique et sur l’amitié. Il y a plein de sous-histoires dans l’histoire: c’est celle d’un ermite qui va apprendre l’amour de lire à un enfant et lui redonner le goût de lire – surtout qu’à cet âge les enfants se disent souvent que lire c’est pour les nuls et les binoclards. Grâce à l’univers de ce Bernard qui vit autour de ses affiches anciennes et de cette musique d’esthète – le jazz – le vieil homme arrive à intéresser l’enfant. C’est un échange, un partage intergénérationnel entre l’enfant et le vieil homme qui ne vivait plus et qui va réapprendre à vivre au contact de l’enfant….ça m’intéressait dans l’idée qu’il n’y a rien qui intéresse plus un enfant que quelque chose qui ne lui est pas destiné. Le jazz n’est pas du tout une musique qui est destiné aux enfants a priori. Après ce n’est pas un livre destiné qu’aux enfants- enfin je l’espère – et la musique,vraiment géniale, reprend des standards de jazz.

Ecoutiez-vous déjà du jazz auparavant?
J’aime le jazz. Le titre est d’ailleurs un clin d’oeil à un album que j’aime beaucoup d’Ella Fitzgerald : Swinging Christmas. Il y a un autre clin d’oeil au jazz, c’est Billie Holiday puisque deux des images de la chanteuse de l’histoire rappellent deux images emblématiques de Billie Holiday. Ce personnage ressemble un peu à Olivia Ruiz et je lui ai mis une fleur dans les cheveux qui est « le truc » de Billie Holiday. J’ai fait plein de clins d’oeil rétro dans cet album : l’objet livre a exactement la forme d’un vinyle et à l’intérieur, le disque, on l’a fait comme un vinyle avec les petites rainures…pour que le livre ressemble vraiment à un vinyle, on n’a d’ailleurs pas mis de gouttière; c’est un petit effet subtil, délicat mais techniquement, il faut savoir que ça a été super difficile à faire! Ce n’est pas l’effet le plus spectaculaire, pas de découpes laser, de paillettes etc (rires) mais c’est un petit effet qui met dans une ambiance. L’idée , c’est de faire démarrer le cd en même temps que tu lis, de l’écouter comme une bande originale. Le temps d’écoute est à peu près égal au temps de lecture, pour être dans une bulle musicale.

Des projets de films d’animation?
Joker. C’est trop loin encore pour en parler!

Vous êtes aussi sur un projet de bande-dessinée actuellement à propos du personnage de Léonard de Vinci, c’est ça?
Je suis en train de travailler sur une bd qui sortira cette année 2013, au printemps, conçu avec Paul Echegoyen . J’ai fait le scénario et le storyboard; Paul démarre les planches et fait les esquives de décors; moi, ensuite, je reprends et je fais les personnages, je mets la couleur. Ce sera donc une bd autour du personnage très méconnu qui se nomme Léonard de Vinci ( rires)…. et de son amour avec Salai qui signifie « mon petit diable »: un surnom que le peintre avait donné à ce garçon qui était apparu pour voler dans son atelier à l’âge de 10 ans. Ce garçon qui était assez hallucinant de beauté, ce petit voyou des rues, Léonard de Vinci l’a pris sous son aile. Il était très talentueux mais avec un poil dans la main monstrueux. Il y a cependant beaucoup d’oeuvres qu’on a attribuées à De Vinci mais qui furent de la main de Salai. C’est un personnage oublié de l’histoire, un bad boy pas très apprécié à l’atelier parce qu’il était la faiblesse de Léonard donc il faisait sa diva à l’atelier, il était capricieux. N’empêche qu’il est resté avec De Vinci pendant trente ans et par le prisme de cette histoire d’amour, on voir un Léonard plus intime. J’ai lu beaucoup autour de ça et c’était très intéressant car c’est très loin de l’image d’Epinal qu’on a. On le voit souvent comme un vieux barbu, vieux savant fou, alors que De Vinci était comme cela les cinq dernières années de sa vie ! Quand on lit ses contemporains, c’était vraiment le plus bel homme sur terre, le Brad Pitt de l’époque…mais aussi c’était un être très singulier: il était végétarien; il arrivait dans les marchés, achetait les animaux destinés à être consommés et les libérait devant les yeux ébahis des gens de l’époque qui ne comprenaient pas. Peintre, pour lui, c’était une activité secondaire. Il était architecte, il créait des armes, des fêtes avec marionnettes, des feux d’artifice etc…j’adore travailler sur ce personnage car c’est un des artistes qui m’a le plus influencé.

lysC’est une bd biographique avec une part d’interprétation subjective…
C’est ça. Léonard était assez pudique et quand on lit ses carnets, de choses personnelles il y a rien. Même le jour où sa mère est morte, on le comprend aux achats faits par rapport à la sépulture. On est donc obligé de faire plein de recoupements pour arriver à comprendre le personnage.

Une anecdote ou deux de plus (pour le plaisir) au sujet du peintre ?
C’était une personnalité : il n’y avait que lui pour oser dire d’un nu de Michel- Ange :  » ce nu, c’est un sac de noix ». Et c’est vrai que, concrètement, quand on voit Michel- Ange exacerber tous les os et les muscles, on se dit que ça ressemblait presque aux nervures d’une noix… mais qui aurait osé dire ça? De Vinci avait un esprit hallucinant : il t’explique la perspective atmosphérique , son existence; il parle de particules alors qu’à cette époque, le terme d’atome n’existait pas! Il t’explique qu’il y a des gouttes d’eau, que plus t’es loin, plus il y a de gouttes d’eau; que le loin fait dévier le bleu et que c’est pour ça que plus c’est loin, plus c’est chaud, plus c’est bleu. Léonard de Vinci est un personnage et une vision…mais après, j’ai été obligé d’interpréter, comme le ferait tout historien. J’ai travaillé beaucoup avec les gens du Louvre qui me donnent de la documentation et qui vont participer à l’édition du livre pour la collection Noctambules de Soleil. C’est plus que la biographie de De Vinci, c’est une vision d’auteur qui se centre sur son histoire d’amour …qui résonne de façon très moderne au moment où l’on parle du mariage gay . En effet, l’histoire finit mal pour Salai: tout le monde a été contre cette histoire d’amour et Salai n’a pas hérité de ce dont il aurait du hériter. De Vinci emporte à Clos Lucé trois peintures: La Vierge au rocher, la Joconde et le Saint-Jean Baptiste (portrait de Salai): les seules qu’il gardera et retouchera jusqu’à sa mort. L’homme était ambidextre : il avait une main pour peindre et une main pour dessiner. Sa main de peinture était tremblante donc il ne retouchait les peintures qu’avec sa main de dessin à la fin mais, vu son génie, ce ne devait pas être un problème ( rires). Si on regarde bien ces trois peintures, les visages se ressemblent beaucoup et donc pour moi, c’est le moment où il a perdu son amour et il le recherche dans les peintures…ça, c’est mon interprétation. Son carnet est très cartésien; ce n’est pas un carnet intime mais de recherche ; il y note ses commandes, ses stocks…c’est parfois même un peu ennuyeux mais j’y ai appris aussi beaucoup, et même pour mon travail d’illustrateur.

Est-ce que vous avez des mentors dans le genre de la la bd?
J’ai commencé par la bd. C’est une passion; c’est un art qui est en constante mouvance. Je pourrais citer d’abord Will Eisner. Dans le traité, la bd sur Léonard de Vinci ressemblera plus à la bd muette « là où vont nos pères » de Shaun Tan, une bd sur l’exil superbe. C’est beaucoup le cinéma aussi qui t’influence pour la bande dessinée.

Quelles sont les principales difficultés du genre pour vous?
La narration est un art difficile; je demande conseil à des auteurs amis de bd, je leur montre les pages, j’avance à pas feutrés. Mais la chose la plus difficile, ce n’est pas forcément la narration car même dans les albums, elle existe, même si elle est plus elliptique et que tu décomposes moins les mouvements. Non, ce qui est difficile, c’est la géographie de la planche et les DIALOGUES. Je réécris plusieurs fois les dialogues, je les rature, reprends, rature. Pour que ça fasse naturel et que toutes les informations passent soit par le dialogue, soit par le dessin et que ce ne soit pas trop téléphoné du genre  » tu as compris ce que je veux dire là » (rires). Il faut que ça donne une impression de naturel et en même temps, là, on se situe à une autre époque,je suis donc obligé de respecter un certain langage mais il ne faut pas que ce soit trop pompeux! J’espère donc que la soupe sera bonne…en tous cas, elle ne manque pas d’ingrédients!

Vous travaillez aussi sur le catalogue Mémories qui sera publié par les éditions Daniel Maghen…
C’est un catalogue qui a pris beaucoup de retard et qui devrait sortir début janvier: ça a pris du temps car je n’ai pas arrêté de rajouter et j’avoue que j’ai très peur de le lâcher dans la nature parce que c’est un livre très personnel où je compile des souvenirs et des choses liées à mon enfance, des « traumatismes » aussi; j’ai du expliquer les oeuvres que j’avais exposées pour Mémories. Il y a eu deux reportages: un ( avant l’expo) et l’autre d’ Alyz ( pendant l’expo). Dans ce livre, tout est fait à la main, cousu à la main etc…il n’y en aura que 300. On a fait des tirés à part que j’ai réendossés, c’est à dire que j’ai repeint des petits éléments pour chacun. C’est un livre à part. Pour moi, avec Memories, la boucle est bouclée. C’est presque un artbook puisque ça reprend tout ce que j’ai fait en éditions et j’y ai ajouté d’autres images en correspondance. C’est uniquement disponible chez Daniel Maghen; c’est complètement hors-circuit. Je suis très content qu’il existe. Après cette expo et ce livre, puisque j’y mets les images matrices de mon travail, je vais pouvoir me dire en quelque sorte « allez hop, on passe à un nouveau chapitre ».

Madame ButterflyQue peut-on souhaiter à Benjamin Lacombe pour 2013?
Beaucoup de temps. L’année passée a été très difficile donc là, j’espère que cette année sera plus sereine. Les trois projets de cette année me tiennent vraiment à coeur et j’ai envie d’avoir le temps et le plaisir de m’y consacrer. La bd, ça fait deux ans et demi qu’elle a démarré. Madame Butterfly, ça fait trois ans que je veux le faire et le projet top secret avec Sébastien, ça fait trois ans aussi qu’on veut le faire. D’ailleurs, même le carnet intime de Marie-Antoinette que je devais faire, un livre hybride avec des parties de bd, des caricatures, des gazettes, des lettres, j’ai reporté sa parution à l’an prochain pour me laisser du temps.

Qu’est-ce qui guide votre choix de projets?
Je ne veux surtout pas faire des livres de plus. J’ai un grand respect des lecteurs et j’ai envie qu’ils n’aient pas une impression de facilité de ma part. J’ai envie qu’ils soient surpris. La bd, les gens ne s’y attendent pas parce que je n’en ai pas fait depuis longtemps. Le livre avec Sébastien va vous surprendre à la fois dans le sujet et dans la fabrication. Dans Madame Butterfly, je veux me donner l’opportunité de faire des images à mon maximum et je vous dirai simplement qu’il y a quelque chose de gigantesque dans le format. C’est à chaque fois un pari. J’ai toujours le besoin de me mettre dans un challenge; je pars avec l’idée que je ne sais pas si je serai capable de le faire. J’ai fait déjà 26 livres et c’est difficile de continuer à surprendre ; ce serait plus facile pour moi de mettre mes charentaises et de me dire « ah tiens, je vais faire une suite… » ou « tiens, je vais faire un truc exactement calibré dans le même style ou je vais continuer, par exemple, à faire des découpes laser -que j’ai été le premier à utiliser et j’en suis très fier!- et décliner cette technique qui marche en ce moment ».

Enfin, sous le sapin, à part vos livres incontournables (rires), qu’offririez-vous cette année?
Alors en bd , je citerai d’abord Le grand mort de Vincent Mallier ( Vents d’ouest), le dessin est magnifique et l’histoire de Loisel avec Djian prend un tournant qui m’a beaucoup surpris, même si je ne suis pas très branché héroic fantasy normalement . Ensuite, j’ai été fasciné par Jim Curious de Matthias Picard; d’ailleurs j’avais aussi aimé sa bd Jeanine qui parle d’une vieille prostituée qui choisit de raconter sa vie dans un livre, persuadée que ça sera un bestseller. Jim Curious est un bouquin extraordinaire parce qu’y est résolu le problème de la 3D en noir et blanc…- enfin ! – et c’est beau. Il faut l’avoir! En livres jeunesse, j’ai adoré Promesse d’Ana Juan. En beaux-livres, il y a deux livres chez Citadelles et Mazenot qui coûtent une fortune mais qui sont fabuleux : Les Mille et une nuits et Le dix-huitième siècle libertin de Marivaux à Sade. Pour une bourse un peu moins remplie, chez Taschen , ils ont sorti dans la collection Très Grands Formats, un livre très complet sur Klimt. En albums musique? l’album de remix de Björk, Bastards me plaît beaucoup….c’est une artiste qui surprend toujours.

Le blog de Benjamin Lacombe
benjaminlacombe.hautetfort.com

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