Alyssa Graham - Lock Stock and Soul

Alyssa Graham : Un Lock Stock and Soul équilibré, élégant et mélodique

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Alyssa Graham convoque dans son nouvel album la simplicité du son, la véracité du chant et l’honnêteté d’un arrangement qui ne cache rien à l’écoute. Lock Stock & Soul est profondément imprégé de toutes ces belles choses parce que sans artifice. La new-yorkaise nous séduit avec un album équilibré, élégant et mélodique. Rencontre avec cette artiste qui n’a qu’une seule obsession : la recherche de l’authencité et de la simplicité par tous les moyens.

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Quelle place joue New York dans votre création ?
 Nous venons juste de terminer une chanson sur notre belle ville qui s’appelle « Si vous êtes à New York» . New York joue un grand rôle dans mon processus créatif. Ici, nous sommes entourés des meilleures choses comme des pires. Il y a une énergie incroyable dans cette ville, une impulsion et un battement de cœur qui vous maintient constamment en mouvement et en éveil. Nous prenons souvent l’inspiration musicale de l’art urbain, la topographie, les galeries, les parcs, les personnes. Justement, j’ai visité cette semaine encore le Metropolitan Museum of Art et j’ai vu une étonnante exposition Andy Warhol. Il y a toujours beaucoup d’inspiration ici si c’est cela que vous cherchez Je me sens très chanceuse de vivre et de travailler ici dans un environnement artistique. Je crois que notre musique est meilleure et plus riche en raison la diversité et de la richesse qu’offre New York.

Et dans votre carrière ?
En tant qu’artiste vivant à New York, je ne pouvais pas rêver d’un plus grand défi que celui-ci, vivre au centre de la communauté créative et solidaire des artistes. Nous avons la chance d’avoir un grand nombre de musiciens très talentueux qui échangent très facilement. Cela contribue à la croissance et au développement. Nous avons aussi des lieux merveilleux qui aident à promouvoir et à guider nos carrières. Des salles comme The Living Room, Rockwood Music Hall, Joe’s Pub offrent des scènes permettant aux artistes de travailler la scène, de fidéliser des fans et d’atteindre un plus large public à travers tout le pays. Il ya tellement d’occasions à New York de rencontrer des gens. Mais vous devez travailler dur.Il faut croire dans son propre son et ses propres créations artistiques, car personne ne le fera pour vous. Vous devez croire en vous-même à New-Yorkparce que si cela n’est pas le cas, d’autres musiciens feront les concerts à votre place.

Vous avez travaillé beaucoup pour en être là aujourd’hui dans votre carrière. Nous pensons en particulier de votre entrée dans la New England Conservatory. Sans cette formation, pensez-vous que votre carrière aurait été la même?

J’ai du passer par l’apprentissage, par des expériences, des épreuves et toutes sortes de tribulations pour être là où j’en suis aujourd’hui musicalement et personnellement. New England Conservatory fut une expérience incroyable et difficile. Cela m’a aidé à préparer mon métier et m’a donné une maîtrise purement technique. J’ai étudié le chant et l’improvisation contemporaine. J’ai aussi appris de quelques-uns des meilleurs musiciens que j’ai rencontrés jusqu’à présent. Cependant, j’ai été en conflit suite à mon expérience chez NEC. J’ai grandi en jouant de la musique avec mes amis hippies et c’était un échange et un effort commun. NEC était un peu plus commercial. J’ai senti qu’il y avait juste de la concurrence qui avait tendance à me couper un peu de la musique et du partage que j’avais avec mes amis musiciens. Cependant, cela m’a donné des outils nécessaires pour grandir en tant qu’artiste. Quand je suis partie, j’ai pu oublier toutes ces choses pour devenir l’artiste que je voulais être. Il est vrai que sans cette expérience, je ne pense pas que je serais la même artiste qu’aujourd’hui.

Par quels artistes avez-vous découvert la musique ?
De nombreux artistes m’ont influencé. Bob Dylan, Nick Drake, Françoise Hardy, Billie Holiday, The Beatles, Joao Gilberto, Gram Parsons, The Band, Chet Baker, Emmylou Harris, Serge Gainsbourg, pour n’en nommer que quelques-uns. Cependant, Neil Young est ma référence. Des chansons comme On The Beach, Motion Pictures, Pardon My Heart, Love In Mind font partie de mon âme. C’est difficile à expliquer. J’ai une réaction viscérale, quand j’entends la voix de Neil Young. Peu importe ce que je ressens, je peux écouter Neil et je sais que je ne suis pas seule. Un enregistrement comprend Citizen Kane Blues Junior, Blues ambulance, Long May You Run. C’est un enregistrement rare et magnifique appelé The Ballad Of Peggy Grover. Ce genre de chanson a changé ma vie. Je continue à être influencée et stimulée par beaucoup de grands musiciens d’hier et d’aujourd’hui, à la fois locaux et internationaux, mais je ne serais jamais l’artiste que je suis aujourd’hui sans Neil Young.

Vos morceaux sont abordés avec une grande sensibilité. Était-ce prévu ou était-elle venue avec le temps ?

Je pense que la simplicité est la meilleure voie vers la sensibilité.. Beaucoup d’artistes compliquent leur musique en continuant d’ajouter plutôt que de soustraire. La musique intimiste est plus significative et plus véritable à mon sens. J’ai aussi fait des enregistrements par le passé en ajoutant de nombreuses couches et des choses supplémentaires. Vous perdez quelque part votre sensibilité. Cet album est complètement à l’opposé. Nous avons enregistré avec le groupe au complet (basse, batterie ou des tambours à main, deux guitares, piano et voix ) dans un grand cercle. Nous n’avions pas d’isolement et nous avons travaillé ensemble. Le batteur était assis juste à côté de moi avec sa batterie à côté de mon micro. C’était étroit et intime. Nous avions envie d’enregistrer quelques prises sur chaque piste, puis nous avons choisi la façon avec laquelle l’enregistrement serait le plus authentique et le plus détendu possible.
Nous avons rarement modifié la composition originale, soit en ajoutant ou en soustrayant. Au lieu de cela, nous avons choisi les joueurs en fonction de leur sensibilité créative et leur capacité de servir la musique. Il n’y avait pas de réel besoin d’ajouter ou de soustraire, lorsque la chanson avait besoin de moins, nous avons joué moins et quand la chanson avait besoin de plus nous avons joué plus. Ces choix ont été faits dans l’instant et ont été fixés par le ton, l’humeur et l’ambiance de la chanson elle-même. Il faut à mon sens avoir un projet simple qui se joue dans l’instant et surtout dans le coeur.

L’authenticité est donc la force de votre travail artistique ?
Je ne vous cache pas que se mettre nue sur cet album a quelque chose d’un peu effrayant. Les artistes sont sensibles et critiques envers eux-mêmes. À la fin de la journée, si vous n’avez pas offert à l’auditeur quelque chose de réel, d’authentique et de personnel, vous n’êtes pas prêt à vous offrir beaucoup à vous-même.
C’était un peu difficile pour moi d’accepter les imperfections de cet album. Je suis toujours à l’écoute lorsqu’il s’agit de rechercher la perfection, quoi que cela implique musicalement. Le producteur de Lock, Stock & Soul, Craig Street a vraiment eu une grande influence sur moi. Il a voulu me faire accepter mes imperfections et les apprivoiser. C’est pourquoi il a enregistré l’album de cette façon. La première fois que j’ai écouté les pistes, il était difficile pour moi de regarder au-delà de ces imperfections Je voulais entendre les erreurs dans mon chant. Je me suis sentie très exposée. Mais, c’est la réalité du quotidien. Nous ne sommes pas parfaits et à la fin de la journée, ces imperfections nous rendent uniques et magnifiques. Il est difficile de mettre à nu son âme aux gens de façon si intime. Cependant, je crois que si les gens me jugent en tant qu’artiste et en tant qu’être humain, ils auront le plaisir de me juger directement et non pas une création musicale industrielle.

Aimez-vous que l’on vous considère comme une chanteuse à textes ?
Je ne le suis pas particulièrement. Je suis une chanteuse et un auteur-compositeur. Je veux juste les gens écoutent et prennent quelque chose de personnel loin de l’expérience, que ce soit de ma voix, dans les paroles ou dans une histoire. Tant que les gens s’impliquent personnellement dans ma musique, je suis heureuse.

Vous avez déclaré « Aimer la musique pure, sans subtilité ni emballage sur scène ». Cela est-il plus vrai aujourd’hui que par le passé?
Je le crois. Je sais que lorsque j’ai commencé ma carrière, j’ai été fascinée et flattée par l’attrait de la gloire tant on m’avait miroiter de choses à cette époque. Cependant, il ne m’a pas fallu longtemps pour réaliser qu’il appartenait à chacun de choisir son chemin et d’en assumer les conséquences. Il est important de penser à long terme et ne pas se laisser griser par le moment présent. J’ai décliné les opportunités qui m’ont été données par les grandes maisons de disques. Non pas parce que je pensais que celles-ci étaient mauvaises, mais parce que je voulais avoir la liberté totale d’explorer mon propre parcours musical sans restrictions ou fabrications. Je rêvais à une carrière longue et je voulais me consacrer à la musique, intellectuellement et physiquement. J’ai appris avec le temps à ne pas avoir peur d’être vulnérable et laisser parler ma sensibilité. Plus important encore, j’ai appris à ne pas créer pour les autres, car c’est à ce moment-là que l’art pur et authentique cesse d’exister. Vous devez écrire pour vous. J’oublie pendant un moment ce qui me fait aimer une chanson, que ce soit un morceau de Neil Young ou de Miles Davis, c’est cette capacité de s’imprégner dans à la chanson et dans l’artiste. C’est cette pureté qui fait musique universelle.

Quelle a été la contribution de Doug dans votre carrière ?
Tout. Je n’aurais pas pu avoir la carrière et la vie que j’ai maintenant sans Doug. Nous avons grandi ensemble, appris sur la musique et le monde ensemble. Il a été la première personne à m’apprendre l’harmonie si fondamentale et à la fois si profonde. Nous écrivons les chansons ensemble et nous travaillons ensemble sur les morceaux. Il est l’homme de ma vie et l’inspiration pour tout ce que je chante, écrire et créer. Nous avons un complicité musicale incroyable et une histoire d’amour passionnée. Je suis reconnaissante pour son honnêteté, sa créativité et son soutien de tous les instants. Il a une grande influence sur moi autant spirituellement que musicalement.

Sur quoi allez-vous travailler après la sortie de cet album ?
Nous travaillons en ce moment sur un nouveau projet qui devrait sortie au printemps prochain. Nous avons été très influencés ces derniers temps par la musique folklorique et les sons typiquement américains. La chanson, « He’s a Lover » sur l’album Lock Stock & Soul a été la dernière chanson écrite pour l’album et nous avons pris cette direction pour le nouvel album. Nous travaillons ainsi sur une musique country folk plus traditionnelle avec laquelle nous avons grandi grâce à Gram Parsons, Linda Ronstadt, Woody Guthrie, The Carter Family. Doug et moi, nous nous amusons beaucoup à écrire et creuse encore plus profond dans nos racines.

Où pourra-t-on vous voir en concert Alyssa dans les prochaines semaines ?
En fait, nous partons la semaine prochaine pour faire The Geat River Road et plonger dans le cœur des États-Unis. Nous allons suivre le Mississippi de la Louisiane au Minnesota pour tester nos nouveaux arrangements. Nous terminerons dans le bayou de Louisiane, berceau du Blues. Le programme de la tournée est disponible sur notre site: www.alyssagraham.com Le site officiel d’Alyssa Graham

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