Thierry Discepolo

Thierry Discepolo : un éditeur insoumis

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Propos recueillis par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Dans un monde de l’Edition qui connaît un marasme sans précédent, ainsi qu’une trés grande crainte de l’ére numérique et une réorganisation des forces (et des faiblesses) en présence, Thierry Discepolo, éditeur chez Agone et fondateur de la revue du même nom a fait paraître « La trahison des éditeurs» (éditions Agone) où il remet profondément en cause l’écosystème de l’édition malmené par les professionnels du secteur.

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Dans votre introduction, vous soutenez que, «comme les autres médias de masse, l’édition participe à la transformation du public en masse : par l’organisation d’une production de plus en plus centralisée et des moyens financiers de plus en plus grands ». Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?
A dire vrai, c’est tout l’objet de ce livre que de répondre à cette question… Du point de vue du maintien de l’ordre social (comme de son changement), dans le domaine de la production d’information, l’organisation devrait être regardée comme au moins aussi importante que le contenu (des livres édités).
On doit d’abord faire le constat qu’aujourd’hui ce ne sont pas les informations qui manquent — diffusées sous forme de livres, de presse, etc. Pour qui veut savoir, (presque) tout est disponible. Pour peu qu’on ait le temps et un peu d’éducation ; non pas tant une « bonne éducation » qu’une formation du sens critique [1]. Du moment qu’on a résisté au flux d’information déversé en continu et plus conçu pour noyer qu’abreuver. Une fois les données recueillies, triées et organisées, il ne « suffit » plus que d’affronter la compréhension acquise, et d’en tirer les conséquences… Ensuite, dans une démocratie de masse, la valeur d’une information se réduit à sa démultiplication, redoublée par la légitimité de l’organe de diffusion, qui devient une variable déterminante de sa validité (non au sens de sa vérité mais de sa reconnaissance sociale) : presque tout peut devenir un fait avéré du seul fait qu’il a été diffusé en masse. Mais pour peser dans ce jeu, il faut des moyens que n’offrent que de grandes entreprises, aux mains d’un nombre réduit de propriétaires, en général proches d’une frange ou l’autre des gouvernants, dans un système où les fusions et …

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