
Jacques Lassalle : Loin de Corpus Christi entre théâtre et cinéma
Par Julie Cadilhac –bscnews.fr/ Interview de Jacques Lassalle/ Auteur dramatique et metteur en scène, Jacques Lassalle fonde en 1967 le Studio-Théâtre de Vitry-sur-Seine puis est nommé à la direction du Théâtre National de Strasbourg en 1983 où il travaille plus particulièrement à défendre les jeunes auteurs et le répertoire contemporain.
De 1990 à 1993, il devient Administrateur Général de la Comédie Française puis à son départ du Français crée la Compagnie Pour Mémoire et retrouve son poste de professeur au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Riche de l’expérience de plus de 140 mises en scène d’auteurs classiques et contemporains, sa passion du théâtre est intestine et sans compromis. Avec le soutien de Jean-Marie Besset, directeur du CDN montpelliérain et d’ Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville à Paris et après sept ans de démarches vaines, il a enfin eu l’opportunité de monter Loin de Corpus Christi, une « pièce cinématographique » de Christophe Pellet qui raconte les destins croisés de plusieurs femmes , Norma Westmore , Anne Wittgenstein, Kathleen Sebban-Neal et Clara Hoffer, qui choisissent la fuite du réel et le fantasme de l’image pour échapper à la réalité décevante de l’Histoire du XXème siècle mais aussi de leur histoire personnelle. En parallèle, la présence de quatre personnages masculins – dont deux ayant réellement existé ( Bertolt Brecht et Richard Hart) – qui sont ,pour les plus jeunes, des êtres manipulés, tandis que les autres ,plus âgés, ont une vision lucide qui leur offre simplement la possibilité de désespérer. Loin de Corpus Christi est une pièce passionnante à mettre en scène tant elle cumule les difficultés, avoue en plaisantant Jacques Lassalle. Sa densité romanesque, sa structure en séquences, sa part philosophique dans les monologues en font un défi que relève avec modestie, enthousiasme et pertinence un grand Monsieur du Théâtre que nous sommes très heureux de recevoir ce mois-ci !
Quand on lit votre « postface », on constate la grande connaissance que vous avez de l’oeuvre de Christophe Pellet….
Paradoxalement, je ne connaissais pas du tout le théâtre de Christophe Pellet quand je l’ai travaillé …