Red Flag : Alex Karpovsky sur les routes de l’Amérique et du succès

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Par Candice Nicolas – bscnews.fr / L’écrivain-acteur-réalisateur Alex Karpovsky nous propose un film où la fiction et la réalité s’entremêlent sur les routes de l’Amérique et du succès. Un réalisateur de film indépendant, nomme lui aussi Alex Karpovsky, prend la route pour une tournée artistique entre campus universitaires et cinéma de quartier. Rachel, sa petite amie de longue date le quitte puisqu’il refuse tout engagement sérieux, et il cherche avec quelques difficultés un ami qui pourrait bien l’accompagner. Au début de sa tournée, il rencontre River, une groupie plus que passionnée avec qui il passe la nuit et qui ne le décolle plus après. Entre temps son ami Onur le rejoint dans son périple. Alors qu’Alex tente désespérément de se débarrasser de River, Onur en tombe follement amoureux, alors que Rachel se décide à rejoindre le cortège à la Nouvelle-Orléans. Le réalisateur sombre entre défaites personnelles et humiliations constantes, et malgré son égocentrisme aigu, parvient à partager avec son public sa souffrance et sa solitude.

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Karpovsky a fait ses débuts avec « The Hole Story » en 2006. Cette comédie noire a été très bien reçue et programmée dans plus de cinquante festivals desquels elle a rapporté plusieurs récompenses. Le réalisateur a même été nommé par le « Filmmaker Magazine » une des 25 nouvelles figures du cinéma indépendant à surveiller ! Il est aussi l’auteur de « Woodpecker » et de « This Is All Made Up » présentés au South by Southwest Festival respectivement en 2008 et 2009. Il a interprété le rôle principal dans « Beeswax », remarqué à la Berlinale de 2009. Plusieurs des films dans lesquels il a joué ont participé à de prestigieux festivals : « Lovers of Hate » au Sundance Film Festival 2010, « The Grownups » à Cannes en 2010. L’artiste très complet est très en vue en ce moment dans la série de HBO, « Girls ». 2012 est aussi pour lui l’année de « Rubberneck », un thriller psycho-sexuel qu’il a écrit et réalisé, et dans lequel il joue également. Le film a fait sa première au très réputé festival de Tribeca (New York) en avril. Dernièrement, « Sleepwalk with Me » a fait sa première au Sundance Film Festival en janvier. Il nous a accordé une interview à cette occasion.

Est-ce que le film « Woodpecker » est à l’origine de ce road movie ?
Alex Karpovsky : Oui, « Woodpecker » est un film de 2006, une comédie sombre sur un duo d’ornithologues amateurs qui cherchent un pivert dans le fin fond de l’Arkansas. Quelques années plus tard, j’ai eu l’occasion de faire une tournée sur ce film pendant deux semaines dans le sud du pays. Je me suis rendu de ville en ville dans une voiture de location, et j’ai présenté le film sur les campus des universités, dans les cinémas de quartiers ou les salles des fêtes, de la Caroline du Nord à la Louisiane avant de participer à une session de questions-réponses après le visionnage. Et puis, j’ai eu l’idée d’en faire un film !

Et comment êtes-vous venu à l’idée de faire un film sur la présentation même d’un film antérieur ?
Cette aventure m’a fait réfléchir à deux points importants. Tout d’abord, conduire quatre à six heures par jour, tout seul, quel sentiment d’isolation et d’anxiété cela peut-il produire ? Deuxièmement, je venais juste de rompre avec ma petite amie et j’étais loin de m’en être remis. La perspective de me retrouver dans une voiture pendant deux semaines à broyer du noir, de me morfondre dans des hôtels de seconde zone me terrifiait, tout simplement. Alors, j’ai décidé d’utiliser ce temps de solitude et de le mettre à profit en faisant un petit film entre amis, pendant la tournée.

Êtes-vous satisfait du résultat ?
Oui, très curieusement, ça a marché, et bien mieux que ce que je pouvais imaginer puisque c’est vraiment la première fois que je travaille aussi facilement de ma vie.

Pouvez-vous nous parler rapidement du tournage ?
Mes amis se sont inspirés de leur propre personnalité, certains noms, détails personnels sont identiques à l’écran et à la ville. Il s’agit donc d’une semi-fiction, avec un script d’une trentaine de pages, et une confiance aveugle en mes amis-acteurs, sans oublier en Adam Ginsberg, responsable de la cinématographie, à qui est revenue la tâche de la caméra et du son. On a filmé dans six états en treize jours, avec un week-end de reprises plus tard, pour intercaler les morceaux de narration dans les vrais décors.

Quel est votre message au public par rapport à « Red Flag » ?
« Red Flag » est mon cinquième film. Son histoire est nourrie de plusieurs éléments clé semi-autobiographiques, et son héros et moi partageons énormément de similarités – la plus grande étant peut-être cette peur de la solitude.

Carton rouge ~ Red Flag (Alex Karpovsky) Photo : Brigade Marketing
Avec Alex Karpovsky et Onur Tukel.

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