Le premier homme : le film magique de Gianni Amelio

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Par Candice Nicolas – bscnews.fr / Gianni Amelio avait réalisé « Droit au cœur » avec Jean-Louis Trintignant en 1982 pour lequel il avait été récompensé à la Mostra de Venise. Son « Portes ouvertes » (1990) avait été nominé pour l’Oscar du meilleur film étranger alors que « Les Enfants volés » (1992) avaient été très remarqués à Cannes. « Mon frère » avait obtenu le Lion d’or à la Mostra en 1998.

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Le Premier Homme

Jean Cormery est né en 1914 en Algérie, il y a grandi et l’a quittée pour aller étudier en France, où il a trouvé le succès et l’argent. Dans les années cinquante, alors que la province coloniale française vit de graves heures de changements et de violence, Jean retourne sur les traces de son passé, retrouve sa mère et la terre de son enfance. Devenu écrivain, il vient en ami dans sa patrie pour plaider en faveur d’une cohabitation harmonieuse entre les hommes originaires de la même terre. La question algérienne est loin de pouvoir se résoudre de manière pacifique.

Le film est un chassé-croisé de flashbacks. Jean adulte (Gamblin) nous conduit sur les premiers pas de Jean enfant (Jouglet). Le garçonnet dont le père est mort pendant la Première Guerre mondiale, est élevé dans la misère et par la sévérité d’une grand-mère tortionnaire et la douceur d’une mère trop jeune veuve (Sansa). Grâce au Professeur Bernard (Podalydès), Jean aura accès à une éducation et sa vie s’en trouvera transformée, ou plutôt simplement développée, puisque pour le bon professeur, « chaque enfant possède en lui les germes de l’homme qu’il va devenir ».
Gianni Amelio signe ici un film magique qui traite d’un sujet encore douloureux en France, les conséquences humaines de la colonisation de l’Algérie, son meilleur film depuis « Les Enfants volés ». Son style est sec et élégant, comme à son habitude, et vise une esthétique épurée malgré l’architecture compliquée de la narration. Le jeu des acteurs est gracieux et lisse. Jacques Gamblin fait autant montre de charisme que de douceur et interprète un parfait Jean Colméry, complexe et déchiré, comme son pays. On relèvera également le jeu du jeune Nino Jouglet, impeccable et émouvant.

Le premier homme (Gianni Amelio, France)
Avec Jacques Gamblin, Nino Jouglet, Denys Podalydès, Maya Sansa et Catherine Sola.
D’après le roman inachevé d’Albert Camus. Sortie en France prochainement.

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