À la recherche d’Adolf Jensen
Par Damien Luce – bscnews.fr / Autant vous prévenir tout de suite, vous aurez beaucoup de peine à entendre la musique d’Adolf Jensen (1837-1879). Par exemple, vous ne trouverez, à ma connaissance, aucun enregistrement de sa musique pour piano (contredisez-moi, je vous en supplie !) Avec un peu d’acharnement, vous dénicherez ça et là quelques pièces dépareillées, quelques mélodies, navrantes aiguilles perdues dans la botte de foin de tel disque florilège, où elles passent inaperçues. Oui, Jensen attend encore le musicien qui l’extirpera de l’ombre, et qui lui fera une place aux rayons d’un disquaire.
Pourtant, sa profession de foi ne manquait pas d’attrait : « traduire la beauté wagnérienne dans des formes musicales plus petites. » (Voilà qui a de quoi séduire ceux pour qui – et j’en suis – les longueurs de Wagner n’ont rien de précisément divin.) Y parvint-il ? Pour le savoir, il faudrait écouter les œuvres tardives que sont les Idylles op. 24 ou l’Eroticon op. 44. Résignons-nous…
Avant Wagner, c’est Robert Schumann (encore lui…) qui a d’abord inspiré ce compositeur Allemand. Pour s’en convaincre, il suffirait encore d’écouter les Études romantiques op. 7, où la ressemblance est presque trop parfaite pour être honnête. Mais quoi, puisqu’un artiste peintre apprend son métier en copiant les chefs-d’œuvre, pourquoi refuserait-on cette pratique au …