Thomas Chagrin : La folie pulsatile d’une Amérique qui se perd
Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Crédit-photo: Marc Ginot/ Thomas Chagrin est à la fois une pièce brutale, sensible, onirique et poétique. Mais elle est par-dessus tout profondément américaine.
L’écriture du jeune dramaturge Will Eno répond en écho à la littérature frénétique de la Beat Generation des années 60 aux USA. Ca crépite, ça danse, ça crie, ça se tait, ça reprend, ça gueule et ça se radoucit. Thomas Chagrin est à la fois Dean Moriarty, William Burroughs, Allen Ginsberg ou Jack Kerouac. Il est à la fois survolté, désespéré, violent, sensible, romantique, salace et désabusé. Il est la figure beat par excellence exhumée du siècle dernier depuis une gare de trillage de Des Moines. Le texte a la raideur du Middle West et la poésie sensible de la Côté Est. C’est à ce titre que l’écriture de Will Eno semble emprunter à …