Danser sa vie au Centre Pompidou : une exposition à voir

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Par Estelle Bescond – bscnews.fr /  Jusqu’au 2 avril, le Centre Pompidou de Paris propose une rétrospective sur l’évolution de la danse au contact des arts visuels. Danser sa vie fait voyager le visiteur à travers les décennies et les arts (photographie, vidéo, peinture, sculpture, dessin). Une visite où le temps se suspend un instant et interroge le spectateur : qu’est ce que la danse ?

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Une exposition qui vous happe dès les premiers pas. Les gigantesques courbes de La danse 1935-1936 de Matisse nous prennent de plein fouet. On est hypnotisé par ces formes, ces rondeurs et le mouvement qui s’en dégage. Certains y verront de l’érotisme. Et pourtant, ces traits s’animent sur la toile. Une femme développe sa jambe comme une danseuse peut le faire à la barre. La sexualité ou la vulgarité sont loin de cette œuvre d’art. Au contraire, Matisse prouve que les arts sont liés les uns aux autres. Les arts prennent vie grâce au mouvement du corps. La danse inspire, crée, alimente tout ce qu’elle touche. La danse est la vie. Et ce n’est pas Isadora Duncan qui aurait dit le contraire « Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être. Dès le début, jen’ai fait que danser ma vie » (Ma vie, 1928). Cette phrase est  la  musique qui rythme toute l’exposition.

Et la vie est dans chacune des œuvres exposées. Elle se ressent dans les croquis d’Antoine Bourdelle représentants une Duncan libre et pleine de légèreté. La nature se prête parfaitement aux mouvements de vie : Max Merz et ses photographies floues, Éric Boissonnan et ses filles dansant dans un pré. La nudité participe à cet élan de rupture entre technique de la danse et infini du mouvement du corps. Les œuvres d’Ernst Ludwing Kirchner en sont la meilleure preuve. Les sculptures de Rodin représentants Vaslav Nijinski font vivre les muscles. La sculpture prend vie et le danseur bouge sous nos yeux. Tous les arts, même les plus immobiles, les plus instantanés, représentent le mouvement à la perfection. On peut encore citer Picasso et sa femme acrobate et André Kertesz et sa danseuse burlesque. C’est bien parce que le mouvement est la trace de notre vie que les artistes s’inspirent de la danse : « un simple mouvement exprime notre être tout entier » disait François Delsarte.

Le mouvement arrive à son paroxysme quand le théâtre se mêle à la danse avec Pina Bausch ou le Bauhaus; quand la danse devient performance avec Carolee Schneemann et son crayon humain; quand la danse traduit le quotidien avec le Finger Connect ou Robert Rauscehenberg.Chaque mouvement fait sens. Chaque mouvement construit la vie. Pour clore cette exposition, Jérôme Bel  montre que tout est œuvre d’art avec son The show must go on. Tout mouvement est vie. La plus belle définition de la danse est peut-être celle de Joséphine Baker « vivre c’est danser ». A chacun de trouver sa définition, à chacun de se laisser porter par cette exposition transcendante où les arts se mélangent, se créent et se répondent pour une danse aussi moderne qu’envoûtante.

Centre Pompidou ( Paris) ( plus d’informations sur le site officiel du Centre Pompidou )

Du 23 novembre 2011 au 2 avril 2012
11h00 – 21h00

 

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