
Le jeune éditeur Jean-Philippe Rossignol ne craint personne dans l’Edition
Propos recueillis par Nicolas Vidal – BSCNEWS.FR / Jean-Philippe Rossignol est une jeune figure de la littérature française contemporaine. Avec ce verbe élégant et cette détermination à publier de bons livres, il nous parle avec enthousiasme du lancement de sa propre collection de littérature française au sein des Editions Payot-Rivages tout en portant un regard sans concession sur l’édition d’aujourd’hui. Entre convictions et passion, Jean-Philippe Rossignol impose sa patte.
Vous arrivez chez Rivages pour lancer une nouvelle collection de littérature française dès début 2012. Comment s’organise votre travail éditorial depuis votre prise de fonction ?
Quelle organisation ? Quel rythme? Varier la cadence et rester concentré, la seule règle. Lecture, rencontre (quand c’est vivant, quand ça répond), choix.
Je pense à deux choses : qu’est-ce qu’une collection et qu’est-ce qu’un rivage ? Ces deux mots, bien sûr, surprennent et indiquent un personnage que j’apprécie tout particulièrement, un promeneur russe devenu suisse, Vladimir Nabokov, qui connaissait les papillons (sa collection) et les rivages (de la Russie aux Etats-Unis jusqu’à Montreux). Avec malice et sans négliger une grande précision scientifique, nous voyons un homme qui collectionne, muni de son filet à papillons. Cela signifie-t-il qu’il amasse, entasse, s’enrichisse ? Je ne crois pas. Au contraire, le collectionneur et la collection suivent toujours les formes d’un esprit inédit, ne cherchant pas la nouveauté, la trouvant aux moments les plus inouïs. La découverte ne doit pas être un dogme …