Sous les cendres d’une vie, des braises jamais éteintes

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Par Julie Cadilhacbscnews.fr/ Deux hommes à la veillée pour un face à face émouvant…deux hommes qui ont passé quarante ans à attendre le moment ultime de libération où leurs âmes pourraient enfin accoucher de leurs secrets.

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L’enjeu de cette entrevue? les ravages d’un adultère qui a poussé une épouse à se laisser mourir, un amant à s’expatrier et un mari à se retirer dans un pavillon de chasse et à y vivre en ermite. La vie est faite de passions: le coeur a ses raisons; la réalité confronte à d’autres. Faut-il regretter d’avoir souffert ou la douleur même prouve que l’on existe? Doit-on pardonner? Le peut-on? Sandor Maraï raconte le feu sous les cendres, ravive les passions endormies et nous amène à réfléchir sur ce qui nous tient vivant. Dans une élégante écriture, il confronte deux mondes qui s’attirent et paradoxalement n’arrivent pas à se comprendre: celui des êtres délicats dont le coeur frissonne au rythme des grandes sonates et celui des êtres militaires et fiers dont le sang arrogant bat au son du clairon. Sandor Maraï, un des plus grands auteurs de la littérature hongroise peint les rapports amicaux et conjugaux avec une clairvoyance parfois éprouvante et une pudeur qui peut faire vriller les nerfs tant les confidences avancent à pas de souris et qui demande une lecture patiente du lecteur. Un livre où tout se lit entre les lignes et où le silence a l’envergure des hommes d’un autre temps qui savait conserver le respect de l’adversaire,même lorsqu’il était à terre.

 » …maintenant que je suis presque toujours  seul, les mots me paraissent d’une importance décisive…Tu ne m’as jamais invité à aller te voir chez toi, et , sans invitation, je ne t’ai jamais rendu visite. Je t’avoue, en toute franchise, que je pensais que tu avais honte devant moi – l’homme riche-, honte de ta maison dont tu avais acheté les meubles un à un. Peut-être trouvais -tu l’ameublement trop simple, me disais-je…car tu étais très orgueilleux. Quand nous étions jeunes, seule cette question d’argent nous a séparés. Tu étais orgueilleux et tu ne pouvais pas me pardonner ma fortune… »

Titre: Les braises

Auteur: Sandor Maraï

Editions: Le Livre de poche

Prix: 6 euros

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