Un siècle de Polémiques

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Par Sophie Sendra – bscnews.fr / Quelle est la relation entre Dieu, l’écologie et la politique ? A priori, certains pourraient y voir plus qu’une relation, mais des relations d’interconnexions ; d’autres rien, mis à part une succession de croyances telles que croire en Dieu, croire en l’écologie, croire (encore ou pas) en la politique. En cette rentrée littéraire qui produit à la fois des livres, des auteurs et des polémiques, il en est quelques unes qui ne manqueront pas de surprendre.

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Édition et Polémique

Comment penser l’écologie et la politique est une des questions soulevées par l’ouvrage de Pascal Bruckner, Le Fanatisme de l’Apocalypse (Éditions Grasset, 2011).
Dans celui-ci, et dans certaines interviews, le philosophe revient sur le message censé transparaître des discours alarmistes voire catastrophistes des prévisions écologistes et météorologiques : tout va disparaître et ce sera de notre faute.
Associé à la pensée de Claude Allègre, Pascal Bruckner déclenche les foudres de ses interlocuteurs. Ce qui pose problème dans cette pensée c’est d’imaginer que l’écologie  n’a aucune base de données sur les problèmes que traverse la planète et sur l’impact de l’homme sur ces changements. Contrarier ces données objectives serait de l’aveuglement.  Par contre, il faut rester dans une pensée philosophique.
Pascal Bruckner fait un raccourci entre une pensée purement humaine de « catastrophisme » et de peur d’une fin du monde, et une réalité qui est la perturbation climatique dont nous sommes en partie responsables. Réduire Claude Allègre en « pseudo-scientifique » est une erreur car il est bel et bien un scientifique qui, malheureusement, n’arrive pas toujours à se faire comprendre clairement.
L’écologie ne fait pas l’apologie de l’Apocalypse, elle ne la souhaite pas, elle anticipe sur un avenir dont on sait qu’il sera trouble en cas de non respect des ressources naturelles.
Les climatologues n’en sont qu’aux prémices de leur science et peuvent donc se tromper sur certaines choses, mais on ne peut imputer à certains la possibilité de créer une polémique afin de questionner le paradigme.
Ce qui est gênant c’est « la polémique pour la polémique ». La fin du monde n’est pas une croyance, elle est une certitude : comme toutes planètes, la terre sera inerte un jour ou l’autre (le plus tard est souhaitable) ; comme toutes espèces, certaines sont vouées à disparaître et la théorie de l’évolution de Darwin l’explique admirablement.
Depuis sa « création » notre planète voit se succéder des périodes chaudes et des périodes froides ainsi que des bouleversements climatiques dont nous ne sommes pas responsables.
D’un côté comme de l’autre, il faut raison gardée : la peur du néant est une des composantes de la nature humaine ; l’écologie nous explique certaines problématiques sans pour autant oublier que la terre opère ses propres changements naturels. Claude Allègre ne nie pas les changements, quant à ne les imputer qu’à l’activité de l’homme uniquement serait effectivement une erreur comme le dit l’ancien ministre. Pascal Bruckner surf sur la vague de la polémique sans réellement toucher le lecteur par sa logique rhétorique. Les clichés sont normalement les ennemis du philosophe, ne cédons pas à une panique inutile ni à une négation absolue des problèmes.

Et Dieu dans tout ça ?
L’Apocalypse qui est censée nous frapper est, dans l’imaginaire des croyances de tous bords, la punition divine qui sanctionnerait notre comportement immoral.
Entre le livre de Pascal Bruckner et celui de Robert Buckman, Les Racines de la Foi (Éditions H&O, 2011), un lien est possible.
Afin de comprendre cette « drôle » de mécanique qu’est la croyance, l’auteur nous présente une large recherche en neurosciences qui tente d’expliquer notre besoin de « figures héroïques » et divines. Ce projet d’explications de la nature humaine a pour but « d’empêcher les idéologues de manipuler nos instincts ».
Dans notre cheminement de pensées, une relation avec notre question de départ est possible. Ainsi, les écologistes seraient donc des idéologues qui, telles les religions, surferaient sur la mode de la manipulation des instincts ? L’écologie serait donc une Religion ?
Si la théorie des Bruckner et Allègre est juste, alors l’écologie susciterait l’éclosion d’un « caractère pathogène » comme le dit le Docteur Wendell Watters dans Mortelle Religion (Éditions H&O, 2011) concernant la doctrine chrétienne. Autre polémique en marche.
Ainsi, entre l’écologie, la religion et la politique il n’y qu’un pas à franchir, une question à poser : en quoi ou en qui croire ?
Les écologistes seraient des commerciaux déguisés, les religions des créateurs de pathologies et de troubles du comportent et les politiciens des communicants manipulateurs ?
La polémique a ceci de bon, c’est qu’elle déclenche le questionnement, elle bouscule les paradigmes, elle doit créer la discussion et la dispute au sens noble du terme.

S’il fallait conclure
Lisez, débattez, échangez car il fut un temps, on brulait les livres : seule la dictature de la pensée était plausible et envisageable. La polémique est peut-être le dernier refuge des provocateurs, elle est sans doute dérangeante, mais elle est nécessaire pour susciter le débat.

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