Les passeurs de lumière: la nature sous les projecteurs au coeur de la Bretagne

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Par Julie CadilhacBscnews.fr/ Du 12 au 16 octobre 2011, pour sa troisième édition , se déroulera le festival des Passeurs de Lumières sur l’initiative de Michel Dupuis, réalisateur de films fiction et de documentaires, créateur et responsable de la Société de Production Les films du Moment. Sous le parrainage de Patrice Leconte, ce festival a choisi pour thème, cette année, la nature dans tous ses états. L’occasion de réfléchir sur des problématiques écologiques évidemment mais aussi de se laisser émerveiller par les extraordinaires machines que sont le ciel, la terre et la mer et d’en comprendre les mouvements et les évolutions. Avec des débats, expositions( ne manquez pas Zôôn, une exposition ludique sur les bêbêtes à laquelle co-participe Arnaud Taeron), documentaires projetés mais aussi des concerts, le festival a pour désir de mêler de nombreuses disciplines et de montrer par là même à quel point le cinéma doit être fédérateur. » C’est un festival où il y a un vrai questionnement, pas seulement un lieu pour cinéphiles. Pour nous, le cinéma est un art qui rassemble. »

Les passeurs de lumière ont aussi pour ambition, auprès des plus jeunes, d’initier au vocabulaire de l’image et à son analyse. « Le point de départ, c’était de travailler sur les bouleversements autour de l’image (le numérique, internet…) et de devenir pendant quelques jours un observatoire où l’on puisse échanger et apprendre sur l’image et son évolution. On a ,par la suite ,créé une association qui se nomme Lectures en Image pour initier les plus jeunes au vocabulaire de l’image avec des professionnels du cinéma. » Plusieurs projections sont ainsi programmées pour le jeune public et les scolaires , sont la marque d’un louable désir d’ouvrir le septième art à la nouvelle génération.

Quelques questions à Michel Dupuis, créateur et organisateur du festival:

Le thème de ce festival, c’est la sauvegarde de l’environnement?

Oui…notre idée, au départ, c’était de raconter une histoire. Le festival débute avec la projection d' »Au commencement était la vase » de Luc Riolon, on part donc de la glaise au sens propre…et on termine avec un film qui nous fait réfléchir sur la notion de pollution qui évolue au fil du temps , »Rêves d’étoiles « , en présence du spationaute Jean-Loup Chrétien. On suit , en quelque sorte, le fil conducteur suivant: au début il y avait la vase et puis il s’est passé tellement de choses qu’aujourd’hui on envisage d’aller vivre dans les étoiles…

Comment s’articulent les journées du festival?

Les trois premiers jours sont réservées au cinéma. La 1ére journée, les films seront sur le thème » nature et science fiction ». Les deux autres jours évoqueront les éléments: l’eau, la terre, l’air. Au niveau de l’environnement, le week-end est davantage consacré aux débats, aux conférences… ce festival a aussi, en effet, une dimension un peu militante, il y a une volonté de transmettre et ,malgré le peu de moyens, les programmes, par exemple, seront faits sur papier recyclé.

Quels étaient les thèmes des deux précédentes éditions?

Il y a eu le Polar au cinéma et l’année suivante, la Bande Dessinée au cinéma.

Cette année, vous avez voulu faire un hommage à Guy Demoy?

Oui, Guy Demoy fait parti de la mémoire du cinéma documentaire, il y a un rôle majeur, il travaille encore d’ailleurs…c’est un cinéaste déterminant dans l’histoire du documentaire français. Le cinéma documentariste français est factuellement social et surtout militant. Dans les années 60, les questions étaient souvent très longues et ne laissaient pas beaucoup de place aux réponses de l’interviewé, c’était très déclamatoire. Guy Demoy a amené une distance par rapport à ça, ses questions n’étaient pas péremptoires mais indicatives, il a inséré beaucoup d’humour. Oui, il a amené de l’ironie, de la distance. Il a notamment réalisé « Le monde de la terre » ,qui est en quatre parties, où il dénonce ce que l’on constate aujourd’hui à propos de l’économie agricole et il le fait d’une manière qui est accessible à tous. C’est un film très vivant et qui , en plus, n’est pas seulement là que pour défendre une cause…

Beaucoup de films militants donc?

Ce qui nous intéressait, au départ, c’était surtout de montrer des rencontres avec d’autres cultures comme le fait Joël Calmettes. Des films vraiment militants, il y en a très peu dans le festival, à part celui de Catherine Pozzo Di Borgo, par exemple, intitulé « Les Brebis font de la résistance » et qui parle du militantisme des paysans du Larzac. Pour les questions sur l’environnement à proprement parler, elles seront plutôt abordées dans les conférences et les expositions. Nous accueillerons notamment les planches de « Gueule Ouverte » de Pierre fournier, qui travaillait pour Hara-Kiri, et qui est un des précurseurs du combat anti-nucléaire.

Une dernière question sur votre travail de réalisateur?

J’ai fait quelques fictions et puis je me suis consacré au documentaire de nombreuses années. Il y a une grande confusion dans le documentaire. On le confond souvent avec le reportage.Dans le documentaire, on raconte une histoire ce qui n’est pas forcément le propos des journalistes qui sont là pour faire de l’information. C’est ce qui m’intéressait dans le documentaire, raconter une histoire, et que j’ai essayé d’explorer. J’ai fait beaucoup de portraits.Je dis « portrait » dans le sens du peintre, c’est à dire de remettre le sujet au centre du propos, au centre de la toile.Oui, j’ai beaucoup aimé ces rencontres -là ( portraits de peintres, portraits d’auteurs). Mais maintenant, j’ai envie de me (re)consacrer à la fiction.

Vous pouvez consulter le programme sur le site dans l’onglet « programmation ».

Pour les projections, deux lieux: Les cinémas Le Kerfany ( Moëlans sur mer) et La Bobine ( Quimperlé)

Deux billetteries: l’espace culturel Leclerc ( Quimperlé) et l’Office du Tourisme ( Moëlans sur mer).

Crédit-illustration/ Affiche du festival: Bruno LE FLOCH (story-boarder et auteur de Bandes dessinées)

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