The Wawes Pictures : un très bon cru

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Par Eddie Williamson – BSCNEWS.FR / Les Wave Pictures, c’est la valeur sûre. Ils sont super potes avec Herman Düne (et alias), l’une de nos meilleures exportations françaises, juste à côté du cognac et des centrales nucléaires, et Coming Soon, qui ne devrait pas tarder à venir s’ajouter à cette liste. Une bande de très bons musiciens qui alignent les bons morceaux comme j’aligne des comparaisons à la con, c’est dire s’ils sont forts.

C’est probablement la collection de chansons la plus réussie que le groupe ait sortie jusqu’à présent. C’est toujours un joyeux foutoir entrecoupé de moments plus mélancoliques, il y a toujours des solos de guitare à tous les coins de rue, il y a même un solo de basse, la voix de David Tattersall est toujours pleine de classe et de désinvolture toute british, mais il y a un truc en plus par rapport à More Street, Less TV par exemple. Bon, certes, le son est légèrement moins lo-fi (euphémisme). Dans leurs précédents albums il y avait toujours quelques morceaux qui étaient clairement en dessous du lot. Je parlais dans mon précédent billet de ces albums qui n’arrivent pas à me convaincre entièrement, où seuls un ou deux morceaux se détachaient, et puis des albums qui sont un home run. Un méga-combo of ze death, où tous les morceaux s’enchaînent naturellement, sans temps mort, comme dans un rêve.

Combien d’albums ne parviennent à vous retenir votre quasi complète attention jusqu’à la dernière seconde du dernier morceau ? J’sais pas pour vous, mais de mon côté, il y en a très peu, et la plupart finissent encensés ici. Bon, j’ai failli m’endormir sur « Walk the Back Stairs Quiet », mais je pense que c’était l’effet voulu. Ce qui a retenu mon attention durant les quarante-quatre minutes et quelques de cet album, ce sont les solos de guitare, qui me rappellent mes groupes préférés des années cinquante, soixante et soixante-dix. Certes ils sont tous placés plus ou moins au même moment dans les morceaux, mais aucun ne se ressemble, et dieu que David Tattersall assure à la gratte (« Pale Thin Lips » n’aurait aucun intérêt sans la dernière minute instrumentale). Ce sont aussi les paroles poétiques qui, mine de rien, alimentent l’imagerie qui se crée automatiquement autour des morceaux. Quelques mots suffisent pour imaginer les scènes : le bord de mer, des ambiances romantiques, feutrées, des couples qui dansent, qui se déchirent…

Enregistrés en une journée chez Darren Hayfman (ex-Hefner), les morceaux les plus rythmés de Beer in the Breakers, tout mélancoliques qu’ils puissent être (« Blue Harbour »), ont le pouvoir de dessiner un sourire sur vos lèvres. « Little Surprise » vous ferait presque oublier ce temps pourri et le retour au boulot demain matin. Des influences surf rock et blues se font sentir tout au long du disque qui n’est jamais plus jouissif que lorsqu’il plonge la tête la première dans le rock’n’roll (« China Whale Brand », « In Her Kitchen »). Je ne peux m’empêcher de penser que dans quelques semaines ce seront les morceaux plus lents, plus introspectifs et mélancoliques qui auront le plus d’écho en moi. Ce sont ces morceaux qui feront tenir Beer in the Breakers sur la longueur (« Blink Back a Tear », « Beer in the Breakers »). C’est un très bon cru.

Sorti le 13 juin 2011 (Moshi Moshi)
En écoute sur Spotify : http://open.spotify.com/album/4Iz3tAEUIJKUjGdTplQY2w

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