Nathalie Rheims : " Quand j'écris, les fantômes me rendent visite"

Nathalie Rheims :  » Quand j’écris, les fantômes me rendent visite »

Partagez l'article !

Propos recueillis par Emmanuelle de Boysson – bscnews.fr / Nathalie Rheims produira prochainement le second film de Saphia Azzeddine, tiré de son roman « La Mecque-Phuket ». Auteur de douze romans, cette romancière atypique aime les fantômes. Stupeur et chuchotement sous la Coupole. Une malédiction pèse sur le fauteuil 32 de l’Académie française. Cet énigmatique mauvais sort fut le sujet, en 1910, d’un roman fameux, Le Fauteuil hanté, de Gaston Leroux.

propos recueillis par

Partagez l'article !

Fille de l’académicien Maurice Rheims, Nathalie Rheims s’inspire de ce polar pour imaginer que son père, titulaire du fauteuil 32 de 1976 à 2003, devienne l’expert de la succession Leroux. Sa dernière volonté ? Que sa fille empêche quiconque de s’asseoir sur ce fauteuil… Un roman plein d’humour et de légèreté qui décrit le petit monde des perroquets verts, leurs coups de becs, leurs combines, leurs appétits. Passionnant.

Comment est née l’idée de votre roman Le fantôme du fauteuil 32 ?
Après avoir lu une interview de François Weyergans dans laquelle il exprimait son désir de faire dans son éloge de mon père Maurice Rheims un personnage de fiction… Mon père était un personnage romanesque, bien réel, ainsi, j’ai décidé de faire moi-même son éloge dans un roman. Et puis le fauteuil de mon père était vacant depuis bientôt neuf ans et tout ce qui se passait depuis me semblait rocambolesque.

Est-il un signe d’amour à votre père, Maurice Rheims ? Quels souvenirs gardez-vous de son élection à l’Académie ? Vous racontait-il les séances ?
Bien sûr ! C’est aussi justement pour raconter cette institution, ce monde clos empli de mystères et de luttes de pouvoir. Oui, il racontait ce qui se passait. Je le vivais lors de diners qu’il donnait chez lui tous les dimanches soirs, entourée par les membres de cette institution. J’en livre les secrets, à ma façon, tel Gaston Leroux qui l’avait fait il y a un siècle dans Le Fauteuil Hanté.

Votre père vous confie une mission : que les candidats disparaissent avant d’être reçus. Ce fut le cas de Robbe-Grillet. Pensez-vous que le fauteuil 32 soit hanté ? Que votre père soit devenu un fantôme ? Que penserait-il de l’élection de François Weyergans ?
En tous cas, il me plaît à penser qu’il le soit. Qu’ayant tellement aimé cette académie, se présence fantomatique continue d’hanter ce lieu. Il doit terriblement s’amuser de tout ce qui se passe. Mon désir dans « Le fantôme du fauteuil 32 » est de libérer son fantôme de la Coupole afin qu’il puisse se balader dans d’autres lieux. Tout ce qui s’est passé depuis l’élection de François Weyergans contribue à la légende de cet auteur singulier.

Avez-vous assisté au discours de Weyergans dont vous fustigez « le développement surdimensionné de l’ego » ? Qu’avez-vous pensé de son éloge de votre père? L’avez-vous trouvé décousu ? Sans queue ni tête ?
Je n’y étais pas et parce que je pressentais ce qui allait se passer : j’ai préféré prendre les devants. J’ai le sentiment que l’hommage se trouve dans mon roman.

Croyez-vous aux fantômes ?
Bien sûr que oui ! Mais uniquement dans la littérature ! Quand j’écris, ils viennent me rendre visite.

Aimeriez-vous entrer à l’Académie ?
Si j’avais désiré être membre de l’Académie, je m’y serais prise autrement !

Quels sont vos projets de productrice ?
Le second film de Saphia Azzeddine, tiré de son roman « La Mecque-Phuket ». Je viens de m’associer avec Patrick Lelay. Nous avons plusieurs projets en développement.

Quels ont les romans qui vous ont marqués ? Parmi les auteurs morts et vivants.
« L’Instant de ma mort » de Maurice Blanchot, « Les Mystères de Paris » d’Eugène Sue, « Les Contes extraordinaires » de Poe, « L’adversaire » d’Emmanuel Carrère et « Philippe » de Camille Laurens.

Votre plat préféré ?
La pizza.

Votre animal préféré ?
Le chien. Les deux miens en particulier : Georges le carlin et Paul le Shiba Inu.

Vos bijoux fétiche ?
Une bague en forme de grenouille surmonté d’une couronne que m’a offert Claude Berri, et un bracelet offert par Léo Scheer où est gravé « Nathalie mon amour pour l’éternité ».
Votre restaurant préféré ?
Le restaurant Thiou, Quai d’Orsay à Paris.

Que faites-vous cet été ?
Je pars en vacances en Corse. Cela fait deux ans que je ne me suis pas arrêtée.

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à