Sueurs froides pour sable chaud

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Par Marc Emile Baronheid – bscnews.fr « Compartiment tueurs, Piège pour Cendrillon, La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, Adieu l’ami, Le passager de la pluie, La course du lièvre à travers les champs, L’été meurtrier » . Si ces titres ne vous disent rien, vous méritez de recevoir la visite de quelqu’un qui ne vous veut pas de bien, du genre DSK (Dangerous Serial Killer).

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Et donc il vous reste très peu de temps pour y échapper en vous plongeant dans la réédition en 1 volume des romans policiers de Sébastien Japrisot (1931-2003). C’est un conseil qui vaut son pesant de plomb.
« Viviani voulut sortir le premier. Le crépitement des balles … puis son corps était venu s’éclater contre la baie vitrée de la banque, l’éclaboussant de sang, comme sur un écran de télé géant ». Pas le moindre round d’observation, dans ce roman frénétique – le second – de Jacques-Olivier Bosco. Son héros noir foncé : Le Cramé, un chef de gang au visage ravagé par une brûlure liée à une histoire sordide. L’intrigue ne se résume pas, sous peine d’en atténuer la formidable puissance. Mais elle a de quoi donner le frisson au plus torride de l’été. Allez, un petit extrait pour vous apprendre comment susciter innocemment les confidences des plus taiseux : « Je vais commencer par te percer le tympan gauche, puis te crever l’œil droit. Si tu ne parles toujours pas, on passera rapidement au deuxième œil. A ce moment-là, tu seras déjà aveugle pour le vie, mais pas encore totalement sourd.. Si je vois que ça te plaît, je m’occuperai du dernier tympan. A ce niveau, tu pourras toujours parler. Mais peut-être persisteras-tu dans ta connerie, alors je te trancherai la langue … ». Paroles en l’air ? A votre place je ne parierais pas. Les inconditionnels de Sophie Rostopchine risquent d’être décontenancés ; les autres se pourlècheront les babines ! Ce roman non dénué d’élans poétiques vient honorer le catalogue déjà remarquable d’un éditeur à découvrir absolument. Certes, il y subsiste des traces d’amateurisme mais la présence d’ auteurs comme Philippe Georget et André Fortin laisse bien augurer de la suite.
Avec plus de 100 millions de livres vendus, James Patterson appartient à l’armada des auteurs de thrillers les plus lus. Cet été le virtuose du rythme, du suspense et des coups de théâtre propose deux romans. L’un voit s’affronter un ancien flic et deux psychopathes particulièrement redoutables, emportés par la folie meurtrières vers des crimes spectaculaires et ignobles. L’autre ne donne pas non plus dans l’angélisme. On y asassine généreusement, les tueurs sont encore deux mais ils ont à leurs trousses les limières du Women Murder Club, ce qui est déjà tout un programme.
Simenon est le fonds de commerce et le bon filon d’Assouline, qui lui consacra naguère une épaisse biographie . Sa connaissance de l’homme et de l’œuvre lui permet de relancer régulièrement la planche à billet. Comme cet autodictionnaire qui, de « Absence » à « Zola », veut aider à « comprendre autrement comment Simenon a pris l’homme en filature ». Par quel biais ? En brisant les reins à la chronologie, en rangeant ses angoisses et ses rêves par ordre alphabétique. Une bibliographie, une filmographie et d’autres annexes agrémentent cette déambulation aussi inoffensive que les recettes de madame Maigret.

« Romans policiers », Sébastien Japrisot, Quarto Gallimard, 1027 pages, 25 euros
« Le cramé », Jacques-Olivier Bosco, éd. Jigal, 286 pages, 17 euros
« En votre honneur », James Patterson, Lattès, 325 pages, 20 euros
« La 8e confession », James Patterson, Lattès, 321 pages, 20 euros
« Autodictionnaire Simenon », Pierre Assouline, Livre de Poche, n.p., 8 euros

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