Lamia Berrada :  » Combien de femmes vivent dans une prison à ciel ouvert ? »

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Propos recueillis par Nicolas Vidal – Lamia, l’une des premières phrases de votre livre pose très fortement le cadre de votre sujet  » Elle est passée devant d’abord sans la voir. Sans vouloir voir en fait. À cause du voile, sans doute, qui la rend différente. »Pouvez-vous nous en dire plus sur cette différence ? Ce livre est avant tout un livre sur le regard. Celui qu’on porte sur soi, sur l’autre. D’où le désir de briser toute séparation, tout écran entre elle et le réel pour être dans la rencontre authentique et transparente des choses. Comme vous pouvez le voir, je reste assez elliptique sur la question du voile que je ne nomme quasiment pas dans le récit mais que j’évoque plutôt comme une métaphore, une image qui isole la jeune femme du monde extérieur. Le rapport entre le monde visible et le monde invisible est sensiblement différent entre les sociétés occidentales et d’autres types de sociétés marquées par les apports de religions monothéistes ou d’une forte imprégnation des valeurs polythéistes dans la culture. Le fait d’être voilé, qu’on le veuille ou non, instaure un autre type de rapport avec la réalité de la même façon qu’il définit autrement la rencontre avec l’autre. Je ne m’étends pas sur cette différence qui, au demeurant, n’en serait peut-être pas une dans le contexte de sa culture d’origine. Je dis bien peut-être car justement, je ne précise pas si elle était déjà voilée au départ, avant d’arriver en France. Le port du voile instauré par le mari peut n’être dans son cas qu’une sorte de réaction à la société étrangère dans laquelle ils se retrouvent aujourd’hui vivre. L’on sait que bien souvent c’est dans le frottement et le contact répété avec d’autres cultures que les coutumes et les traditions identitaires servent de valeurs-replis, dans le souci de …

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