Angoulême 2011: ça swingue avec Baru

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Par Julie CadilhacPUTSCH.MEDIA / Le président du jury du 38ème festival a souhaité réunir 30 compagnons dessinateurs ( dont Manu Larcenet, Edith, Gibrat, Riff, Thomas Ott etc…) pour parler du rock’n’roll ( « la BD est l’autre nom du Rock’n’roll » selon ses dires) sous la forme d’une expo et d’un disque inédit. Ce sont donc 31 visuels originaux réalisés pour l’album qui accueillent les visiteurs à la cité de la BD. Colorée et enjouée, cette première partie rend hommage à 31 morceaux incontournables de « Sweet Rockin’Baby » de Sonny West à « I need a man » de Barbara Pittman, de « Cast Iron Arm » des Peanuts Wilson à The hippy hippy shake » de Chan Romero… Ensuite, Baru a souhaité montrer une « déambulation au sein de la culture ouvrière, de sa grandeur à sa déchéance » qui se souvienne de l’univers de labeur dont il a fait le centre de son oeuvre. Plaisir de déambuler au milieu de ses planches originales, de découvrir des annotations de corrections et entre un flipper, un baby-foot ou une vieille bagnole, de s’imprégner de la réalité que Baru souhaite exprimer à savoir qu’ il n’y a  » pas de différence entre les cités ouvrières d’avant et les banlieues d’aujourd’hui ». En face de cette exposition engagée sur l’altérité, une autre exposition corrosive intitulée : « Petite histoire des colonies françaises ». Les éditions FLBLB revisitent deux siècles de colonialisme français en parodiant les expositions coloniales d’autrefois. Quatre pavillons: l’Amérique française, l’empire,la décolonisation et la françafrique exposent sans langue de bois tout le ridicule et l’aveuglement politique de cette époque. Ue petite citation?  » Qui n’a jamais rêvé d’une Amérique française, d’un président américain haranguant les foules avec l’accent du Poitou, de bluesmen chantant « Oh! Quand les saints! » dans les bars de Louisiane, d’attentats du 11 septembre se déroulant à Nouveau- Paris? Ce rêve fut un jour à portée de main, mais nous l’avons laissé passer. ça aurait pu être nous, ce furent les anglais. » De l’ironie délicieuse dont le plaisir peut être prolongé ( ou compensé pour ceux qui ne visiteront pas l’exposition) en commandant les petits bouquins format italien aux éditions FLBLB. Musée BDAprès la cité de la bd, au très pédagogique et passionnant musée de la bd dont l’exposition permanente mériterait un tour plus approfondi un jour de festival ( on reviendra!), découverte de l’exposition sur « La parodie en BD » qui s’ouvre, évidemment, sur l’évocation des Simpsons et le magazine Mad, véritables icônes de la parodie puis c’est ravi que le badaud découvre les parodies de super-héros, de contes, du cinéma, de la mythologie ou encore d’oeuvres littéraires…on a ainsi aimé la version Joconde de Geluk, la baigneuse d’Ommo Wille d’après Rembrandt, Notre-Dame de Paris par Alexis & Gotlib, la griffe de Wolinski sur un texte de Françoise Sagan ou encore les planches originales De Juan Miro, Picasso et Buffet parodiant Le petit chaperon rouge. On nous y rappelle que « plus on est parodié, plus on a du succès » et que c’est Mickey Mouse et Tintin qui enregistrent le plus de versions pirate, puis viennent naturellement La Joconde, Superman, Blake & Mortimer. Fin de la promenade à l’Espace Jeunesse où des dessinateurs de 6 à 18 ans présentent leurs premières planches et annoncent un avenir prometteur pour la nouvelle génération. Un moment à ne pas rater où l’on est saisi d’admiration par les qualités d’humour et de créativité des jeunes. Vraiment, vive Angoulême….

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