Les Wombs : la célébrité en échange d’un album en téléchargement gratuit

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Par Eddie Williamson – BSCNEWS.FR / Le deuxième album de Wombs est pour le moment le meilleur album sorti de l’underground blogosphérico-hype sur lequel je suis tombée. Le groupe a la chance d’avoir derrière les fûts le batteur de Cloud Nothings (Jayson Gerycz) qui eux ont réussi à se faire un nom. Ce n’est pas encore le cas pour Wombs. Même en ayant mis leur album en téléchargement gratuit, j’ai trouvé peu de gens qui en parlent et je trouve ça bien dommage. “They like getting loud, then quiet, then loud” annonce leur MySpace. Personnellement, ça m’a suffi pour que je télécharge leur disque. Ah, et la pochette m’a intriguée aussi. Il m’en faut peu.

Mais pour que j’en fasse une critique, vous vous doutez bien qu’il en fallait plus ! Je m’attendais à un énième groupe de garage-rock lo-fi, une nouvelle bande de petits prodiges élevés aux Zombies, Wire et Husker Dü. “Topiary Living” m’a remis les idées en place, pas en m’arrachant les tympans comme je m’y étais préparée, mais en élevant ma curiosité d’au moins une demi-douzaine de crans. Un instrumental énigmatique, une rêverie d’un peu moins de quatre minutes. Le calme avant la tempête ?

La description de leur son par le groupe est beaucoup trop simpliste. Cet album n’est pas un monolithe où tous les morceaux se ressemblent, c’est même carrément l’inverse. Le son est propre, la production excellente et la créativité du groupe sans limites. Il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer à la voix souvent haut perchée de John Ryan Manning et à ses délires de fausset, mais ce style, bien qu’assez risqué, convient parfaitement aux compositions pop parfois extravagantes du groupe. Il y a tellement de choses à aimer dans ce disque que je ne sais pas pas où commencer…

J’aime les choeurs sur “God is My Co-Pilot”, “Heart & Lungs” et “Ghost Roach” (mes morceaux préférés), la manière dont le groupe arrive à construire des morceaux puissants sans en faire des tonnes, des morceaux qui vous englobent et vous élèvent quelques centimètres au-dessus de votre chaise, de votre lit, de n’importe où. La consigne “quiet/loud/quiet” est parfaitement respectée, l’énergie incroyable du groupe est très bien maîtrisée. La ballade “Purple People Bridge” m’a évidemment fait penser à Buckley Jr. à cause du falsetto de Manning, mais aussi par la beauté de la mélodie et l’envolée finale. Envolée qui se fait plus intense encore sur la piste qui suit. Dans cinquante ans ces morceaux me donneront encore des palpitations (ce sera peut-être un peu risqué d’ailleurs).

J’aime comment le violon est martyrisé dans certains morceaux (Ana Vasquez est l’auteur de ces violences), j’aime être surprise par les distorsions acrobatiques de guitares, des cuivres qui arrivent sans prévenir, être surprise enfin par l’immmmense “Cone Bearing Trees”, une calvacade instrumentale de cinq minutes. Je n’ai pas de feuille de route pour évaluer un album, vous savez qu’avec moi à peu près tout se passe au ressenti, mais pour le coup cet album, compact (39 minutes), diversifié, surprenant, moderne… Si j’avais une telle fiche toutes les croix seraient cochées. Unitopians offre des plaisirs multiples qu’une seule écoute ne pouvait découvrir et qu’une critique ne saurait dévoiler.

À ce que je sache le groupe n’a toujours pas de label, ce qui est très dommage, et le seul concert prévu est à Cleveland, Ohio, d’où est originaire le groupe. L’album est donc disponible en téléchargement gratuit sur leur MySpace.
Sorti en avril 2010 (autoproduit)
http://www.myspace.com/thewombsmusic

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