Tamara Drewe : l’inspiration est dans le pré

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Par Julie CadilhacBscnews.fr / Si Tamara Drewe promet beaucoup lors des vingt premières minutes de bande, la suite déçoit un tantinet et le film perd de son piquant au moment où débarque , justement, le personnage éponyme: une jeune journaliste revancharde et pétrie de frustrations dont les longues jambes, le short sexy et le sourire ravageur viennent régler leurs comptes avec une période de jeunesse moins glorieuse où son nez lui valait le surnom de Cyrano. Tamara Drewe vient semer la zizanie dans le village d’Ewedown où réside la demeure de sa mère tout juste décédée : malgré elle, elle ouvre au sein de la communauté résidente un sas où s’engouffrent toutes les frustrations. Le scénario – adapté du roman graphique de Posy Simmonds – s’essouffle et s’enlise dans les fresques sentimentales de Tamara avec Ben Sergeant, le batteur adulé d’un groupe de rock, Nicholas Hardiment, l’auteur de romans policiers à succès et Andy Cobb, l’homme à tout faire sexy et musclé.

Pourtant, au départ, perdu au coeur de la campagne anglaise, on déguste les premières répliques pétries d’humour et d’intelligence. Le cadre est drôle: une résidence pour auteurs en mal d’inspiration qui viennent chercher dans la maison d’hôtes de Nicholas Hardiment le secret d’un roman à succès. Le casting ne manque pas de justesse: on applaudira notamment la prestation de Bill Camp incarnant un universitaire perché, vieux célibataire fondant pour les patisseries de la maîtresse de maison. Tamsin Greig, en épouse effacée et fidèle d’un Nicholas Hardiment ( Roger Allam) menteur et libidineux, est terriblement attachante et s’en sort ,avec les honneurs, du rôle ingrat de concubine soumise .

Jessica Barden

, en adolescente délurée et prête à tout pour échapper à l’ennui de sa campagne anglaise est délicieuse ainsi que son acolyte blondinette,

Charlotte Christie

. Enfin, le spectateur ne peut être insensible à la beauté touchante de Gemma Artenton.

On peut vanter la capacité de cette troupe d’acteurs britanniques à prendre tous les virages, dramatiques ou comiques, avec la même aisance, féliciter le burlesque des dialogues et le rythme enlevé. Cependant demeurera pour ce film classé  » sélection officielle Cannes 2010 Hors Compétition » quelques regrets sur le rôle de l’actrice principale , Gemma Artenton, qui pâtit de l’image de jeune femme superficielle et écervelée que lui confère le scénario et lui ôte progressivement la sympathie que le spectateur lui avait spontanément accordé au début du film. Assurément, après une ouverture qui annonce un petit bijou de comédie britannique où le coeur repart ragaillardi, l’euphorie retombe, écrasée sous les pattes de quelques ruminantes effrayées, d’un chien envoyé au ciel et de la lâcheté du seul personnage pour lequel on gardait une profonde amitié.

Certains diront que tout l’art de Stephen Frears est là, dans le rappel ironique de la nature humaine et de ses travers. On répliquera qu’alors l’issue mièvre et câline qui se déroule du côté de la maison des Drewe détone…

Titre: Tamara Drewe

Sortie cinéma: 14 juillet 2010

Réalisateur: Stephen Frears

Avec Gemma Arterton, Roger Allam,Bill Camp, Tamsin Greig etc…

Long-métrage britannique.

Genre: comédie

Durée: 1h49.

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