Livre: Comment se dire adieu

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Par Mélina Hoffmann Bscnews.fr / La vie – tel un océan qui s’étend à perte de vue, flirtant avec un horizon dont les teintes se fondent dans celles de ses humeurs – est inlassablement soumise aux marées, celles de nos émotions. Ainsi, de temps à autre, alors que notre vie est calme, paisible, sans vague, quelque chose arrive qui nous bouleverse. Soudain la marée monte, et tout notre être se trouve submergé par la douleur, noyé sous le flux intense de nos émotions.
« Quand nous ne savons plus faire un seul pas, la vie, elle, sait comment poursuivre. Là où nous désespérons de toute issue, elle en propose des dizaines. Il suffit de garder confiance. Il suffit d’aller jusqu’à ce point en nous, si ténu que le désespoir ne peut s’en saisir, comme il fait du reste. » Christian Bobin
Ces événements qui viennent ébranler notre équilibre psychologique, nous enlever à la réalité pour nous plonger dans le chaos le plus total, n’épargnent malheureusement personne… Chacun de nous est, un jour ou l’autre, confronté au deuil ; qu’il s’agisse d’un déracinement, d’un changement brutal de situation professionnelle, d’une rupture amoureuse, ou encore de la perte d’un être cher… Comment survivre à un tel séisme émotionnel ? Comment gérer la souffrance qui nous envahit alors ? Retrouver nos repères ? Nous consoler de cette perte brutale ? De cet être ou de cette situation qui n’est plus et qui avait tant d’importance à nos yeux ? Comment dire Adieu à l’être aimé et trouver à nouveau en soi la force d’aller de l’avant ? Comment cicatriser cette blessure profonde et se reconstruire pas à pas ? Mais aussi, comment trouver les mots justes pour aider un proche à surmonter cette épreuve toujours singulière ? « Le processus de deuil, c’est le fait d’accepter d’aller au fond de sa peine, au fond du sens de la vie et de la mort, pour transformer une absence affective en une présence intérieure. »Janine Pillot Le deuil peut parfois se faire progressivement, notamment dans le cas où la mort survient après une longue période de maladie durant laquelle les proches se « préparent », parfois inconsciemment, à ce qu’ils savent inéluctable. La souffrance est là, mais on a eu le temps de l’exprimer et d’apprendre à la gérer ; de dire à la personne aimée tout ce qu’on avait sur le cœur. La mort apparaît même parfois comme un soulagement face à la souffrance de la personne malade. En revanche, lorsqu’elle est brutale et inattendue, le traumatisme peut-être beaucoup plus difficile à surmonter. Difficile de ne pas se perdre en « si j’avais su… », de ne pas regretter ce que l’on a pas dit, pas fait, de ne pas se blâmer de notre impuissance… Faire le deuil d’un être qui nous était cher – comme d’une situation qui portait les fondements de notre équilibre – est un processus long et douloureux qui laissera, quoi qu’il arrive, une cicatrice en nous. Si certains ont la chance d’être très entourés et épaulés, d’autres traversent cette épreuve seul, avec leur seul courage comme compagnon de deuil. « Le deuil est si large qu’on ne peut pas le contourner, il est si haut, qu’on ne peut passer par-dessus, il est si profond qu’on ne peut pas passer en dessous. C’est pourquoi, il ne reste qu’une solution, c’est d’en ouvrir la porte et de le traverser. » La personne endeuillée met généralement un certain temps à ancrer la perte subie dans la réalité. En état de choc, elle refuse d’accepter ce que la vie lui impose. Cette prise de conscience, plus ou moins longue selon les individus, est souvent suivie d’une période de colère, de refus, de non-acceptation. Puis, peu à peu, lorsque nous nous sommes vidés de toute notre colère, c’est une profonde tristesse qui s’installe. C’est cette tristesse qu’il va falloir apprivoiser et s’autoriser à exprimer pour, lentement, la laisser s’échapper afin de reprendre peu à peu goût à la vie. Un très joli petit livre, plein de sagesse, d’amour et d’espoir. A lire, méditer et partager. « Toute vie humaine est une suite de transitions de « bonjour » et d’ « adieu ». Nous créons des liens, nous les renforçons, puis vient le jour où il faut les couper. » « Vivre pleinement, c’est ressentir pleinement, c’est oser tre totalement avec ce que l’on éprouve, même lorsqu’il s’agit de la souffrance de la séparation. » Les auteurs abordent avec beaucoup de délicatesse et d’empathie les différentes étapes du processus de deuil qui fait suite à une perte ou une rupture. Citations à méditer ; illustrations à contempler ; témoignages émouvants « Les gens que nous avons aimés ne seront plus jamais où ils étaient, mais ils sont partout où nous sommes. » Alexandre Dumas « Le travail de deuil se fait à travers la peine et le chagrin, lentement… » L’équilibre que nous trouvons dans notre vie n’est toujours qu’un équilibre temporaire, en permanence menacé par d’éventuels changements qui ont le pouvoir de tout bouleverser. Après un deuil, la vie n’est plus jamais la même, certes. Mais elle est. Et c’est là que se trouve l’essentiel. « En nous, il y a à la fois la blessure de l’absence et le mystère de la présence. Il y a le jamais plus de la séparation et le toujours de l’affection. Il y a la dureté de la rupture et la douceur de la reconnaissance. » Francine Carrillo « Le deuil est une obscurité impénétrable à l’imagination de ceux qui ne l’ont pas connu ». Iris Murdoch Mais aussi comment soutenir au mieux un proche soumis à l’épreuve du deuil : « L’écoute est centrale, ainsi que le respect des silences et la disponibilité. » « Faire de chaque au revoir un adieu potentiel, voilà comment vivre pleinement les relations importantes de nos existences. »
Titre: Comment se dire adieu… Thèmes: Rupture, séparation et deuil Auteurs : Rosette Poletti, Barbara Dobbs, Pierre Poletti Editions: Jouvence

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