Livre : L’humanité en proie à une science fiction délirante

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Bienvenu(s) dans une science-fiction délirante et apocalyptique!
Les poubelles pleurent aussi vous accompagnent dans votre traversée initiatique pour découvrir ce que sera peut-être le monde de demain. Et vous n’allez pas pleurer!

Imaginez une poubelle nommée Betsy, férue de godasses, à l’haleine de détritus macérés, qui vient vous donner son point de vue et pousse sa coquetterie jusqu’à réclamer qu’on lui ôte l’adjectif identitaire « coprophage » pour « détritivore ».
Imaginez un président faire-valoir, acteur à la manque choisi sur casting et un premier ministre à chiffres, conspirateur et médiocre.
Imaginez une capitale nommée REPONSE et des extra-terrestres extra-lucides, les NODS, qui lisent dans les pensées, sont omnipotents et livrent dans un parloir des réponses à la race humaine paumée.
Imaginez un gars à bout – mais pas tout à fait jusqu’à jouer les kamikazes – qui joue les taxis-hôtels de plaisance et voue une haine gigantesque aux Nods.
Pourquoi? Ces Nods ont l’air bien gentils! Ils sont venus pour servir l’homme, paraît-il. Arnold Sextan n’est pas d’accord. Les Nods ont privé les hommes de la liberté de se vautrer dans leurs vices quotidiens. Un matin, fumer une clope n’a tout simplement plus été possible… »grâce » aux Nods. Voilà pourquoi Arnold adhère à l’association de Non Assistance aux Nods en Danger.

Enfin, imaginez le début de programme du mois d’avril:
– 1 er avril: explosion en série de matière grise
– 3 avril: épidémie d’autisme
– 4 avril: vague de schizophrénie.

Voici un roman qui, sous couvert d’une note de science-fiction délirante, nous parle de notre société et de ses travers. Voilà un récit qui désarçonne parce qu’il nous plonge dans un système inconnu et… absurde.

A mi-chemin entre Mars Attack et la nouvelle de Damon Knight  » Comment servir l’homme », on baigne dans un futur terrifiant autant qu’improbable. Il y a aussi du Wall-e de PIxar dans la phase 3 finale…
Et pourquoi ne pas rajouter une sauce de zombis?

Une chose est sûre…
« Les Nods disent toujours la vérité même si ce n’est pas toujours celle que http://www.scifi-universe.com/upload/medias/romans/poubelles.jpgl’on croit ».

« Les Nods faisaient-ils régner l’ordre, apportaient-ils la lumière dans un siècle de ténèbres? Réduisaient-ils la délinquance, augmentaient-ils l’espérance de vie par leurs médicaments novateurs? Dénichaient-ils du travail pour tous, redonnaient-ils la dignité aux pauvres? Oui, et c’était inadmissible. Partout sur le Globe, des hommes et des femmes se révoltaient et rejoignaient des groupuscules extrémistes de résistance. Ces foutus aliens à qui ils n’avaient rien demandé les dépouillaient de leur droit le plus sacré: celui de commettre des infractions, de braver l’interdit, en bref, de défier la loi et la justice. Les hommes, maîtres dans l’art de dénicher des prolèmes, leur chercher des solutions, tâtonner, hésiter puis se fourvoyer avant de se lamenter, ne toléraient pas qu’on leur impose ipso facto la connaissance et la sagesse.
Les Nods destituaient l’Humanité de ce que Dieu lui-même lui avait laissé: le libre arbitre.
Arnold le résumait en ces mots dignes et sobres: « On a perdu jusqu’à la liberté de s’intoxiquer en paix« . (Guillaume Suzanne)

Julie Cadilhac

« Les poubelles pleurent aussi » de Guillaume Suzanne
Edition: Griffe d’encre
Illustrateur de couverture: Zariel

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