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Abha Dawesar – L’interview

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Partagez l'article !Née en 1974 en Inde, à Delhi, Abha Dawesar est diplômée de Harvard. Elle a travaillé dans la finance à New York avant de se consacrer à l’écriture. Elle vit entre Delhi et Paris et a été élue par Indian Today, le premier magazine du pays, comme l’une des vingt-cinq personnalités de l’année. […]

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Née en 1974 en Inde, à Delhi, Abha Dawesar est diplômée de Harvard. Elle a travaillé dans la finance à New York avant de se consacrer à l’écriture. Elle vit entre Delhi et Paris et a été élue par Indian Today, le premier magazine du pays, comme l’une des vingt-cinq personnalités de l’année. Découvrez Abha dawesar dans un interview sincère et sensible au sentiment le plus profond, l’amour

Qu’est ce qui vous a poussé à écrire Abha ?
Chaque roman vient de ses envies propres et de ses impulsions dont certaines pourraient seulement m’apparaître évidentes longtemps après. Dans un sens, l’écriture de chaque roman est la découverte de ma progression en tant qu’écrivain.

Quand avez-vous commencé à écrire?
J’ai composé mes deux premières poésies entre sept et huit ans mais je les ai composées oralement d’abord avant de les écrire. Lorsque j’ai eu 11 ans, j’ai écrit un essai pour une compétition nationale concernant l’amélioration du système d’enseignement. Ma première fiction était probablement pour le magazine scolaire . Puis pendant les vacances d’été alors que j’avais quatorze ans j’ai rédigé une fiction d’environ 120 pages.

Comment êtes vous parvenue à publier votre premier livre?

J’ai écrit mon premier roman tandis que je travaillais à plein temps à New York donc je n’ai pas vraiment essayé de trouver un agent littéraire, qui est pourtant une démarche normale ici. Après deux ou trois lettres, ici et là, j’ai envoyé mon manuscrit à une petite maison d’édition en Californie qui m’a contacté trois mois après pour me dire qu’ils étaient en train de lire mon texte avec un certain enthousiasme.

Ouvrir un «Dernier été à Paris», c’est comme lire une fabuleuse déclaration d’amour ? Est-ce un thème privilégié pour vous, Abha?
A mon sens, le livre est avant tout une écriture et une créativité intimement liées et nécessaires pour aimer et désirer. Dans ce sens, le sujet me tient à coeur. Cependant avec chaque livre, je recherche des choses différentes. Mes nouvelles, Valeurs Familiales (« L’Inde en Héritage ») sont d’autres formes d’amour aussi nobles que corrompues.

Cette première relation virtuelle entre Prem Rustum et Maya est finalement très répandue. Pensez-vous que l’amour peut se propager via internet ?
Oui. Je pense que l’amour se propager sur l’Internet, sur des sms, et même sur twitter. Je pense que finalement l’amour se repose au delà de la logique et de la raison. Nous nous donnons de nombreuses raisons quand nous aimons mais je pense qu’au fond, l’amour est mystérieux lorsqu’il n’est pas dénaturé par le milieu dans lequel il se produit, la distance à travers laquelle il se propage ou même les barrières linguistiques à travers lesquelles il a lieu.

Quelle place prend Paris dans votre écriture ?

Pour moi, il était évident que si j’écrivais un roman au sujet de l’écriture; il devait forcément avoir lieu à Paris parce que la ville était ainsi reliée à ma propre vie en tant qu’auteur. Tandis que je finissais mon deuxième roman Babyji j’ai corrigé mes preuves à Paris et j’ai commencé à passer beaucoup de temps ici. J’ai également appris le français. Apprendre une nouvelle langue en tant qu’adulte est une expérience très profonde. Le cerveau doit s’habituer à cette nouvelle langue et doit s’exercer à appréhender différemment le temps, les particularités, les différences et toutes les choses qui découlent de la linguistique. Toute ceci est traité très clairement dans «cet été à Paris » aussi bien dans son modèle que dans son rythme.

Dans votre livre, l’amour est décliné de façon très diverses. Est-ce le moyen d’approfondir ce sentiment noble ?
Je ne pense pas que l’amour soit une émotion simple. C’est un mot qui signifie beaucoup de choses à différents moment et différemment pour chacun d’entre nous. Je n’ai fait aucune tentative délibérée pour peser les nuances du mot. Mais puisque le livre traite du désir, de la créativité, de la mortalité, de la perte, de la littérature, de la portée de l’art et de l’amour dans ses diverses couleurs, tout ceci s’est tressé dans la trame.

L’histoire entre Maya et Prem redonne au personnage masculin une seconde jeunesse. Est-ce que la littérature transcende cet homme et lui offre une seconde jeunesse ?

Se sentir jeune est un sujet de la vie omniprésent de nos jours. La rencontre avec Maya permet à Prem de se sentir encore jeune, de connaître un nouvel élan, même s’il pense toujours à son passé. Je pense que nous passons tous par des moments où nous vivons davantage dans le passé ou le futur plutôt que le présent. Et c’est exactement ce qui animait Prem pendant longtemps. Son meilleur ami, Pascal, voit et comprend cela mieux que Prem; il comprend que le futur les amène vers la fin et il souhaite profiter du temps présent.

Travaillez-vous déjà sur d’autres nouvelles ?
Oui. «L’inde en héritage» sortira en France en septembre aux Editions Héloïse d’Ormesson.

Que diriez-vous aux lecteurs du BSC NEWS MAGAZINE pour les inciter à lire votre livre?

Mon nouveau livre traite de la société et de la corruption de l’amour. Le personnage principal est un jeune garçon qui voit sa famille se déchirer. L’étiolement de cet amour familial se reflète dans la société, la ville, et la nation. Le garçon vit une vie protégée avec ses parents dans un appartement minuscule où son contact principal avec le monde reste son écran de télévision. Cependant la télévision engloutit sa famille et nous constatons que les choix faits par les individus sont intrinsèquement liés à une portée beaucoup plus importante.

Propos recueillis par Nicolas Vidal

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