Des adeptes américains de l’anarchie à la française

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Des adeptes américains de l’anarchie à la française
par Jean-Marc Pitte, depuis New York

Dimanche 13 juin, Union Square, au cœur de Manhattan : des clients pas comme les autres pénètrent par petits groupes dans la grande librairie Barnes & Noble, installée au nord de la place célèbre pour ses manifestations et ses débats improvisés d’orateurs de tout poil ; vers 17 heures, quand ils ont enfin atteint une centaine de personnes, l’un d’entre eux monte sur une petite scène destinée habituellement à recevoir des auteurs invités et se lance dans la lecture des premières lignes de la version anglaise d’un livre français : « L’insurrection qui vient ».

Ce livre signé par un mystérieux « Comité Invisible », était jusqu’à peu, uniquement connu de quelques initiés. Mais il a acquis une certaine notoriété depuis l’affaire des sabotages des voies de TGV. En novembre 2008, les trains à grande vitesse ont connu de nombreux retards à cause de destruction de lignes électriques ou de fers à béton placés sur les rails.
Julien Coupat, un ancien étudiant de la prestigieuse école de commerce ESSEC, est mis en examen dans le cadre de l’enquête. Huit autres personnes, dont sa compagne, ont été également été arrêtés. Ils sont peu à peu remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire. Seul Julien Coupat reste en prison pendant six mois. Il n’en est sorti qu’en mai dernier.

Après s’être orienté vers la sociologie politique, Julien Coupat s’était installé sur le plateau de Millevaches en Corrèze, dans une commune appelée Tarnac. C’est de là que vient le nom des « neufs de Tarnac » dont est affublé désormais le groupe d’ultragauche qu’il est censé avoir constitué avec les autres inculpés. Même s’il nie l’avoir écrit, c’est à Julien Coupat que le ministère de l’Intérieur attribue la paternité de « L’insurrection qui vient ».

Jean-Marc Pitte depuis New York

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