Harry Potter et le prince de sang-mêlé – la critique

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Une grande réussite qui s’installe avec Azkaban au firmament des meilleurs épisodes de la saga.
L’argument : L’étau démoniaque de Voldemort se resserre sur l’univers des Moldus et le monde de la sorcellerie. Poudlard a cessé d’être un havre de paix, le danger rode au coeur du château… Mais Dumbledore est plus décidé que jamais à préparer Harry à son combat final, désormais imminent. Ensemble, le vieux maître et le jeune sorcier vont tenter de percer à jour les défenses de Voldemort. Pour les aider dans cette délicate entreprise, Dumbledore va relancer et manipuler son ancien collègue, le Professeur Horace Slughorn, qu’il croit en possession d’informations vitales sur le jeune Voldemort. Mais un autre « mal » hante cette année les étudiants : le démon de l’adolescence ! Harry est de plus en plus attiré par Ginny, qui ne laisse pas indifférent son rival, Dean Thomas ; Lavande Brown a jeté son dévolu sur Ron, mais oublié le pouvoir « magique » des chocolats de Romilda Vane ; Hermione, rongée par la jalousie, a décidé de cacher ses sentiments, vaille que vaille. L’amour est dans tous les coeurs – sauf un. Car un étudiant reste étrangement sourd à son appel. Dans l’ombre, il poursuit avec acharnement un but aussi mystérieux qu’inquiétant… jusqu’à l’inévitable tragédie qui bouleversera à jamais Poudlard…

Notre avis : Episode de la saga qui ne parlera qu’à ceux qui ont suivi les précédents chapitres (au cinéma ou en librairie), le dernier Harry Potter n’est pas là pour bousculer les habitudes de chacun, préférant la confortable continuité, désormais routinière, vers plus de noirceur et d’épaisseur psychologique qui sied si bien au récit et aux personnages. A ce niveau, on est comblé, l’évolution de ces adolescents que l’on a vus grandir et se forger un caractère, a quelque chose d’attendrissant, surtout que leur jeu dramatique s’est considérablement consolidé et que le trait d’écriture est suffisamment fin pour toujours réfuter les stéréotypes inhérents aux jeunes gens de leur âge. Avec le temps, on a appris à aimer ces individualités, leurs conflits internes, y compris les plus anodins dans une histoire de sorcier, ceux liés à l’amour. Une préoccupation universelle joliment traitée avec une dose équilibrée d’humour (la scène du philtre d’amour qui envoûte ce pauvre Ron), mais aussi avec émotion. La jalousie d’Hermione secrètement amoureuse de Ron ou la timidité d’Harry qui se découvre des sentiments forts pour la sœur de ce dernier, sont des digressions narratives intéressantes qui participent à ce gigantesque périple initiatique qu’est la saga Harry Potter, au-delà même du sempiternel conflit entre le bien et le mal qui achève cet épisode sur une mort emblématique.

Evidemment, parallèlement la menace Voldemort s’amplifie, même s’il faudra attendre le dernier volet, Harry Potter et les reliques de la mort (qui sera divisé en deux films), pour que la guerre éclate vraiment. Ici point de scènes épiques réellement impressionnantes ; on peut évidemment recenser la destruction du pont Millenium à Londres, au tout début du métrage (scène non incluse dans le bouquin mais validée par J.K. Rowling), l’assaut de la maison des Weasley par les mangemorts ou encore une attaque de créatures sous-marines mi-golum mi-zombies), mais l’action n’est pas la préoccupation centrale de l’écrivaine et des scénaristes. Du côté de l’armada du sorcier maléfique, on tâte le terrain, on essaie de s’immiscer dans l’école Poudlard grâce au personnage de Drago Malfoy qui gagne en intensité. Du côté des gentils, Dumbledore et son petit protégé préparent la lutte (ou du moins cherchent à l’éviter) en faisant revenir au collège un passé précieux, l’enseignant Horace Slughorn. Cette nouvelle tête est un dandy orgueilleux et vieillissant. Professeur de potions, il entretenait des rapports privilégiés avec Voldemort quand celui-ci était un jeune élève à Poudlard. Il devra partager un secret redoutable pour que le féroce sorcier puisse être annihilé.

Evidemment, présenté sous cet angle, Harry Potter et le prince de sang-mêlé n’apparaît pas a priori comme le plus passionnant des chapitres. Le suspense reste relativement ténu, y compris celui, très évasif, autour d’un autre ancien élève au nom cryptique – le prince de sang-mêlé – qui semble tant intéresser Harry Potter depuis la découverte de ses notes dans un vieux grimoire (le scénario pèche par son manque d’explicitation à son sujet). Pourtant, dans sa globalité, ce nouveau métrage s’avère passionnant à suivre. D’une beauté esthétique fulgurante, le film nous invite dans un univers cohérent parfaitement magique, où tous les effets spéciaux sont intégrés sans la moindre anicroche. On s’y sent à l’aise, jamais agressé par la volonté ostentatoire et déplacée d’un réalisateur qui voudrait nous en mettre plein la vue (cf. Transformers). Dans cet Harry Potter tout est gracieux, rien n’est gratuit, et dans son genre, il s’agit d’une indéniable réussite. Bref, vivement fin 2010…

Frédéric Mignard

En partenariat avec Avoir à Lire

# Site officiel du film – http://harrypotter.warnerbros.fr/site/mainsite/index.html
# Réalisateur – David Yates
# Avec – Daniel Radcliffe – Emma Watson – Rupert Grint …Plus
# Genre – Fantastique
# Nationalité – Américain
# Date de sortie 15 juillet 2009
# Événement – La saga « Harry Potter »

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