Paris Planète – Nicolas Hossard

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Nicolas Hossard, comment vous est venue l’idée de ce guide sur le Paris cosmopolite et multiculturel ? Est-ce un accomplissement pour le journaliste-reporter et sociologue que vous êtes ?
A la fin de notre tour du monde en voiture et bateau, nous (Jane et moi) nous sommes aperçus à quel point Paris est d’un cosmopolitisme rare dans le monde. Londres et New York sont les deux seules autres villes de la planète à héberger plus d’une centaine de nationalités différentes. Amoureux de Paris, nous avons donc imaginé poursuivre notre tour du monde en restant à Paris, afin de mieux comprendre (et combattre un bon nombre de stéréotypes) celles et ceux qui partagent notre ville. Ce guide culturel et pratique, baptisé « Paris Planète », détient cette ambition et s’efforce de s’adresser à un public aussi vaste que possible.

Combien de temps Jane Birmant et vous-même avez passé à la préparation de ce guide ? A quoi ressemblait une journée-type à la découverte d’une culture étrangère au cœur de Paris ?
Durant plus d’un an, nous sommes entrés en contact avec des consulats, ambassades et surtout réseaux associatifs de Paris. En croisant ces sources, nous étions en mesure d’établir une sélection d’adresses très variée relative à tout ce qui a trait à la culture du pays traité : restaurants, boutiques, associations, musées, cours (de langues, de cuisine, etc.), sports et loisirs, anecdotes sur la communauté implantée à Paris, festivals et autres manifestations… A chaque adresse ou presque, nous repartions avec d’autres contacts à rencontrer. L’année fut festive !

Comment sélectionniez-vous les adresses – de restaurants notamment – dans lesquels vous choisissiez de vous rendre ? Car j’imagine bien qu’il est impossible de tous les tester…
Tous les tester, non. Mais les adresses mentionnées dans le guide ont toutes ou presque reçu notre visite. Pour ce qui est des restaurants, nous avons cherché avant tout l’« authenticité » des recettes proposées. Notre bonne connaissance du monde et les coups de cœur des associations nous ont permis cette sélection non exhaustive et suggestive. !

Sur quels critères vous êtes-vous basés pour choisir de présenter tel ou tel restaurant, magasin, bar… dans votre guide ?
Cela dépend du pays traité. Nous n’avons pas opéré de la même façon pour l’Italie à Paris que pour l’Ouzbékistan à Paris, par exemple. Alors que le premier nous a fait chercher la diversité (notamment selon les régions et spécialités), le deuxième ne nous a que peu laissé de choix (remarquez qu’il y a quand même deux restos ouzbeks à Paris !). Mais comme les deux restos ouzbeks étaient suffisamment sympas (et bons !), les deux sont mentionnés dans « Paris Planète ». Certains pays ont d’ailleurs été (provisoirement ?) exclus du guide dès lors que le ou les restaurants n’étaient pas franchement recommandables. Ceci étant, nous ne prétendons pas à la critique gastronomique. Ce guide est plus généralement culturel.

Quelles communautés étrangères sont, selon vous, le mieux représentées à Paris ?
Il y a deux façons de comprendre votre question : la première serait d’un point de vue numérique. Dans ce cas, les ressortissants portugais et algériens restent aujourd’hui les plus nombreux. Mais, et c’est là la seconde compréhension de votre question, ils ne sont pas nécessairement les mieux représentés, voire les plus « visibles ». Certains pays bénéficient de réseaux associatifs très forts à Paris, tandis que le nombre de ressortissants reste relativement faible. L’Arménie, le Japon ou l’Irlande pourraient bien être de ceux-là.

Quel est le pays qui vous a le plus marqué lors de votre tour du monde, et par quel(s) aspect(s) ?
C’est une question difficile tant le monde est à la fois complexe, merveilleux et pathétique. Je me risquerais quand même à citer deux pays que tout oppose : l’Afghanistan (pour la poésie de ses paysages et de ses peuples et l’incroyable fierté d’un pays à terre) et le Japon (incroyablement riche pour le sociologue que je suis : le pays le plus différent du monde).

Une anecdote à partager avec les lecteurs du BSC News ?
La première qui me vient à l’esprit est la rencontre de mon voisin de palier parisien sur la route de Madras. Il venait d’avoir un accident de voiture et je lui ai servi d’ambulancier. C’est seulement en voiture que nous avons découvert que nous nous croisions tous les jours dans la rue à Paris. Depuis, nous nous reconnaissons et ne manquons jamais de nous saluer !

Quels livres peut-on trouver sur votre table de chevet ?
Actuellement, je suis plongé dans la lecture de « L’homme global » de Pico Iyer, un roman autobiographique fascinant sur le métissage et la mondialisation. L’auteur est né en Angleterre de parents indiens, a fait ses études en Californie et vit désormais au Japon. Mais votre question tombe bien par rapport à notre sujet ! Autrement, je lis beaucoup de sciences humaines et des romans, surtout étrangers à vrai dire, qui me donnent une autre vision du monde.

Quels sont vos projets à l’heure actuelle ? De nouvelles envies de voyages ? D’écriture ?
J’envisage d’écrire ou de coordonner « Londres Planète » et « New York Planète », sur le même modèle que « Paris Planète ». Un rêve serait d’avoir une chronique radio qui proposerait une rencontre hebdomadaire avec une communauté étrangère à Paris, du genre : « cette semaine, l’Ethiopie à Paris » et d’aller capter des ambiances au gré des adresses parisiennes. Au fond, toujours dans ce but de mieux comprendre et faire comprendre comment vivent celles et ceux que nous croisons sans plus regarder. La quête d’un mieux-vivre ensemble, finalement.

par Mélina Hoffmann

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