Krystle Warren –  » Il y a beaucoup de gospel en moi »

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Découvrir Krystle Warren pour le 1ère fois est une expérience saisissante pour la plupart d’entre nous. La puissance naturelle et l’émotion intense qui se dégagent de son interprétation laissent rarement insensible. Sa Folk Music mâtinée de Soul, de Jazz et de Country séduit instantanément par sa modernité, et « Circles », son premier album est addictif.

Krystle, tout d’abord on aimerait en savoir un peu plus sur vous. D’où venez- vous ?
Je suis originaire de Kansas City dans le Missouri, USA. Vous voulez en savoir plus sur Kansas City ?!

Oui bien sûr, et sur vos parents par exemple.

Ma mère vient de Spencer dans l’Oklahoma et mon père de l’Alabama. Ils se sont rencontrés lorsque mon père était militaire à Kansas City. Ils sont tombés amoureux, et c’est pourquoi je suis là ! Kansas City était vraiment la ville où il fallait être dans les années 60, 40 et 50 aussi, lorsque les trains étaient un des principaux modes de locomotion aux US. C’est toujours une ville incroyable, on y trouve beaucoup d’artistes excentriques qui font des choses assez phénoménales.

Kansas City est un grand rassemblement de peintres ? Il y a beaucoup d’artistes ?

Oui, beaucoup d’artistes. Je ne sais pas grand chose à propos de la communauté des peintres, même si je suis devenue amie avec beaucoup d’artistes visuels. Ce qui est sûr c’est que c’est une grande ville musicale, avec beaucoup de blues et de jazz. Ces jours ci, on est plus dans le style avant-garde.

Mais il n’y avait pas beaucoup de musique chez vous à la maison ?
Non, pas vraiment. En grandissant, j’ai écouté beaucoup de musique, mais pas forcément à la maison.

Quel est votre premier souvenir musical ?
Mon premier souvenir musical est la B.O. de « La Belle et la Bête » de Disney. Je l’écoutais en boucle, j’étais encore très petite. Et j’avais aussi une cassette avec des chansons sur des fraises, et j’adorais ça.

Y’a-t-il quelqu’un ou quelque chose qui vous a inspiré pour devenir chanteuse ?

J’ai entendu parler d’une émission de télé sur ABC ? La mini série sur l’anthologie des Beatles. Lorsque ça a été diffusé, j’étais toujours au lycée, et je n’avais jamais vraiment exploré la musique des Beatles. Mais lorsque j’ai appris que cela passait pendant trois soirs, je voulais vraiment y être pour le voir. Ça m’a inspiré, c’est sûr.

Qu’est ce qui vous plaisait tant en les regardant ?
Juste de savoir que c’était 4 types dont les chemins s’étaient croisés, et qu’ils avaient créé cette musique ensemble. Cela m’inspirait, et je trouve leurs chansons intemporelles.

Vos goûts musicaux sont assez larges ? Qu’aimez-vous par exemple ?
Oui c’est vrai, j’ai des goûts assez éclectiques, j’aime tout sauf la polka ! Ou tout sauf ce qui est mauvais. J’aime la bonne musique. J’essaie de m’éloigner de la mauvaise musique.

La pop britannique ? Un goût pour le grunge ?
Oui, j’adore Cream, Nirvana, Soundgarden, toutes sortes de choses, Traffic, les Beatles évidemment. Mais aussi Marvin Gaye et Stevie Wonder que j’écoutais en grandissant, ou Roberta Flack. J’aime les choses mélodiques, donc tout ce qui a une forte mélodie, un rythme intéressant, et les paroles, surtout les paroles. Lorsque je ne comprends pas, je cherche la traduction. J’écoute beaucoup de Serge Gainsbourg ces derniers temps, et suis une grande fan de … toutes ces choses.

Vous allez devenir une sorte de citoyenne Française bientôt, comment êtes vous arrivée en France ?!
Je suis montée dans un gros avion qui partait de Kansas City et qui allait à Newark, puis je suis arrivée ici ! Et je suis toujours ici ! Mais la vraie explication c’est que j’étais en studio à Electric Lady Studios à New York. À l’époque Keziah Jones, également chez Because Music, travaillait sur un album là bas, et Emmanuel de Burtel de Because Music est venu lorsqu’on était en studio. Il a aimé, et après un an de discussions, on s’est enfin mis d’accord, et on est venu à Paris.

Parlez nous de Keziah Jones.
Que voulez vous savoir ?! Il est grand et beau, et il joue très bien à la guitare !

Donc vous le soutenez dans ses concerts?
Oui, surtout dans le dernier mois, je suis son soutien !

D’après vous, qu’avez-vous comme similarités, Keziah Jones et vous?
Je crois qu’on est tous les deux très passionnés par ce que l’on fait. Nous sommes des personnes très intenses, et j’apprécie sa compagnie. On s’est vu à Londres dernièrement, et on a fait quelques pubs, c’était bien !

Comment arrivez-vous à expliquer ce vibe soul/blues que vous avez en vous. Vous vous sentez chez vous ?
Merci ! J’attribue cela en grande partie à mon appréciation de la musique, de mon éducation gospel. J’ai grandi dans une maison baptiste du sud, et j’ai toujours essayé de contredire tout ce qu’on m’inculquait en terme de religion ! Mais allant à l’église, entendant ces chœurs, il n’y a rien de tel, même si vous êtes la plus grande athée du monde. Il y a quelque chose à propos de la voix humaine, qui se connecte avec d’autres voix dans cette si belle harmonie. Je crois que lorsque je chante, il y a beaucoup de ce gospel en moi qui ressort.

Sur scène, vous n’avez pas besoin d’avoir un groupe derrière vous. Que se passe-t-il au juste entre vous et votre guitare ? C’est assez spécial non ?
Je n’y connais pas grand chose de la guitare au niveau technique, je fais cela plutôt au son et au toucher. D’ailleurs je n’ai jamais pris de cours de guitare, c’est un instrument dont je me sers pour écrire des chansons. Mais en même temps, j’adore lorsque j’ai un groupe qui m’accompagne. A ce moment là, je trouve que les chansons, leur couleur et leur composition, émergent vraiment. J’apprécie les deux façons de faire de la musique, je n’ai pas de préférence. Cela dépend en fait.

Lorsque vous chantez, la guitare semble être une partie de votre corps.
Ecoutez, je suis petite, donc il en faut de peu pour que la guitare fasse partie de mon corps ! Ca rajoute du poids !

Cela fait longtemps que vous partez en tournée. C’est important pour vous ?

La tournée ? Oui, absolument. J’adore être en studio, et documenter mes chansons. Mais pour n’importe quel artiste, être en contact avec les gens, ne pas prêter attention à ce qui a été enregistré, se trouver dans cette ambiance de live, il n’y a rien de tel. Et vous êtes capable de faire la part entre le vrai et le faux. Personnellement c’est ce que j’apprécie lorsque je vais à des concerts. Je pense que les gens apprécient cette vulnérabilité, cette façon de se mettre à nu.

Quelle était votre idée majeure lorsque vous avez commencé à travailler sur cet album ?

Pour « Circles », l’idée majeure était d’aller en studio et d’enregistrer des chansons. Mais je n’étais pas si ouverte que ça, c’est-à-dire que j’y suis allée en sachant quel type de chansons je voulais faire. Je ne m’en rendais pas compte à l’époque, mais toutes les chansons se connectaient entre elles au niveau du thème. Ça parle beaucoup du manque et de la perte, et en fait c’est devenu conceptuel. C’est cool, car je trouve qu’il devrait y avoir plus d’albums conceptuels, plutôt que des collections de singles dans un album. Je suis très fière de la façon dont c’est sorti.

A propos de New York, vous y habitez encore non ?
Non, en fait cela fait un an que je n’y habite plus.

Mais sur cet album, vous parlez beaucoup de cette ville, n’est ce pas ?
De New York ? Toutes les chansons ont été écrites lorsque j’étais là bas, à l’exception de « To the middle ». Cette chanson parle de ma ville natale, Kansas City, Missouri, et je l’ai écrite lorsque je suis rentrée à la maison. Mais oui, il y a beaucoup de New York dans les autres compositions, car beaucoup de choses se sont passées durant ces 5 années.

Avez-vous l’impression de raconter une histoire ?
J’essaie de le faire, de raconter une histoire, que les choses ne soient pas trop personnelles, mais plutôt universelles. En même temps lorsqu’une chanson parle d’une relation qui vient de se terminer, c’est universel. Il ne faut juste pas trop pleurnicher en le racontant !

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