Les nouvelles du Front littéraire

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Ce mois-ci, nous avons décidé de mettre à l’honneur la Nouvelle. Certains diront qu’elle est l’incapacité stylistique et psychologique pour un auteur à se lancer dans un roman et d’autres penseront que la nouvelle représente la concision d’une histoire en peu de mots, qui dénote véritablement d’un tour de main littéraire admirable.

La rédaction du BSC NEWS MAGAZINE a souhaité faire un tour d’horizon de l’origine, de la situation et de l’avenir de ce genre littéraire. A cette occasion, nous recevons dans ce numéro plusieurs auteurs de nouvelles qui nous expliquent ce qui les fascinent et les transcendent dans cette écriture.

Comme tout magazine littéraire qui se respecte, nous nous devions de fouler les allées du Salon du Livre de Paris en fin de semaine dernière. Mais samedi et dimanche après-midi, il fut presque impossible de contourner, d’échapper et de ne pas traverser le Chemin des Dames du front littéraire situé au centre des combats opposant les grosses maisons où la foule se pressait frénétiquement pour apercevoir entre une forêt de têtes un parterre d’«auteurs connus» assis juste-là à quelques mètres d’eux… à portée d’appareils photos numériques.
Un communiqué de presse reçu mercredi nous annonçait que « cette édition 2009 a attiré 198 150 personnes soit 20% de plus qu’en 2008.» Cet enthousiasme débordant presque irrationnel pour les auteurs devrait réjouir l’économie du livre dans son ensemble et les médias littéraires que nous sommes.
Malheureusement, cette «bonne» nouvelle amène à quelques interrogations légitimes : La passion des livres affluerait-elle subitement au plus profond de la volkgeist littéraire des Français ? Seraient-ce les prémices flamboyants d’une brutale et délicieuse renaissance du livre en tant que telle au coeur du quotidien de tout un chacun ? Est-ce que l’édition et le marché du livre échapperaient-ils finalement à la crise mondiale, sauvés par une propension à lire en plein renouveau ?
Mais un peu de curiosité nous a attiré sur des postes de garde plus éloignés du point névralgique où les petits et moyens éditeurs tenaient des baraquements avec leurs collections, leurs nouveautés, leurs savoir-faire et leur mines résignées. Et là, au beau milieu des lignes arrières de l’édition française, le calme régnait et la liberté de flâner était totale, loin du bourdonnement du front où les dédicaces tombaient comme des obus sur les pages d’avant garde des Best Sellers. Pourtant ces corps d’armée éditoriaux, pour la plupart de province, occupaient des stands soignés, alléchants et garnis. Mais le lecteur se faisait rare et insaisissable, trop occupé sûrement à se faufiler vers les avant-postes des auteurs inaccessibles, un livre en bandoulière.

Gageons qu’un tel enthousiasme pour le Salon du Livre est réconfortant mais concédons que la médiatisation et la peopolisation de la production éditoriale ne doit pas nous éloigner de l’objectif ; donner envie de lire au plus grand nombre et promouvoir la littérature dans ce qu’elle nous insuffle de plus précieux et de plus excitant : un auteur(e) et sa voix, la beauté des mots, la pertinence d’un livre et la liberté de son expression. Et peut-être que la Nouvelle, ne serait-ce que par sa forme courte, épargnée par le poncif ingrat du «pavé», peut nous aider à maintenir le cap et à faire émerger des passions toujours plus nombreuses.

À l’horizon de la lecture et du livre, apparemment rien de nouveau. Voilà les Nouvelles du Front littéraire.

Nicolas Vidal

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