Karine, vous travaillez pour plusieurs médias en presse écrite et à la TV. Qu’est ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
Le journalisme est un métier qui s’exerce avec beaucoup de rigueur dans un contexte de grande liberté et parfois de grande précarité. Cette espèce de chaud-froid me convient parfaitement et j’adore barboter dans le bain de la littérature, des nouvelles technologies et de la psychologie qui sont mes sujets de prédilection. Même si, comme beaucoup de mes confrères et consoeurs, je ne connais pas les 35h et pas toujours les dimanches non plus ! Mais je fais exactement ce qui me plaît, c’est-à-dire être une courroie de transmission entre l’information brute et les lecteurs/internautes/téléspectateurs.
La curiosité, l’endurance parce que c’est un métier difficile, la débrouillardise et un tonus à l’épreuve des balles ! En revanche, n’entrez jamais dans le journalisme pour exaucer un ego, ou pour vous rapprocher des cercles d’influences. On ne fait pas fortune dans le journalisme et on n’exerce pas ce métier pour faire plaisir à des patrons, des auteurs, des éditeurs ou des copains.
En tant que journaliste littéraire, qu’est ce qui fait que vous décidez de chroniquer un livre plutôt qu’un autre ?
C’est un ensemble de choses : il y a le bouche-à-oreille du milieu, les auteurs qu’on suit, ceux dont on a aimé un précédent livre. Sans oublier les attachées de presse qui sont souvent de vrais partenaires et savent aiguiller le journaliste vers tel ou tel livre, selon ses goûts. Il y a aussi le hasard, le titre, une couverture : les journalistes peuvent avoir des réflexes de lecteurs ! Et puis les petites maisons d’édition où l’on vient chercher un ton nouveau, un joyau discret. On fouine, on picore, on s’emballe, et on rêve tous de découvrir un bel écrivain.
Que vous apportent ces multiples découvertes au beau milieu de ce foisonnement de livres ?
Du plaisir et du partage. Et des sujets de conversation dans les cocktails !
Pour finir, pouvez-vous nous dire quel est votre dernier coup de coeur en librairie?
Le livre que je suis en train de lire, Querelles françaises (Grasset), un dialogue entre Blandine Kriegel et Alexis Lacroix qui sort le 28 octobre. Côté romans, je reste très attachée à Lacrimosa (Gallimard) de Régis Jauffret, et parmi mes découvertes de la rentrée, je conseillerais James Meek avec “Nous commençons notre descente” (Métailié). Il y en a d’autres. Mais nous commençons déjà à regarder vers janvier…
Propos recueillis par Nicolas Vidal