Fiction

par
Partagez l'article !
Cette petite pluie fine

Il pleut.
Il pleut toujours à Paris. Ou alors c’est une impression. Ou peut être que c’est en moi que l’orage gronde sans cesse. Je ne sais pas.
C’est un mauvais jour, ça je le sais. Ce matin déjà le café était lunatique. Triste et amère. Le sucre s’est fait la malle avec ma bonne humeur. J’en sais rien.
Je suis triste, ça je le sais. Ou ça aussi c’est une impression.
C’est lié à ma rupture avec Julie,ou alors à cause de la pluie, qui ne cesse jamais de tomber a Paris. Julie c’est ma pluie.
Malheureusement, pas de parapluie en vente pour se sortir d’une forte Julie, pas d’abris, Julie me noie, de chagrin. Ou bien de solitude. J’en sais rien.
Hier encore tout allait bien, enfin je croyais que tout allait bien, jusqu’à ces trois mots, ces trois mots qui font mal : je te quitte.
Après ça, plus rien ne compte. Après ça, c’est fini. Après.
Alors je ne sais plus grand chose, juste que Julie est partie. Mon cœur avec. Avec elle, dans son joli cabas.
Il va falloir apprendre à nager, je crois. Acheter du sucre et je sais pas, avancer.

C’est dur quand on est deux de redevenir un. Ce n’est pas juste. La météo n’est jamais juste.
Julie m’a quitté, dans la rue, au bord des quais. Elle m’a quitté et elle est partie. Sans se retourner.
Et cette petite pluie fine a commencé.
Il est 17h et je n’ai rien à faire, rien a vivre. Des plaques d’acier cisaillent mes pensées.
Je ne sais pas ce qui est le plus dur à accepter : être plaqué ou se retrouver seul ? Julie ne le sait pas, c’est sûr.
Je me ballade dans Paris, en compagnie de ma solitude. On est bien tous les deux.
On va tenir le coup, moi et ma solitude.
C’est une mauvaise journée, et il pleut, à Paris.
Je me présente : je suis Théo.


Jérémie Khlat

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à