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Soc & Foc Editions

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Soc & Foc Editions

“ En France, on publie beaucoup de produits commerciaux, et très peu de littérature.“

propos recueillis par

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Qu’est ce qui vous a incité à devenir éditeur?
Les éditions SOC & FOC sont une association régie par la loi de 1901 qui ne fonctionne qu’avec des bénévoles, 6 au total, qui sont à la fois comité de lecture, concepteurs, diffuseurs sur les salons du livre. Nous n’éditons que des recueils de poésie illustrée. La structure associative est la seule permettant d’assurer la pérennité de l’entreprise : la diffusion entre 400 et 1200 exemplaires est bien trop faible pour assurer un début de salaire.
Pour nous six, être éditeur est donc avant tout une activité qui doit procurer du plaisir. Aussi ne publions-nous que des coups de cœur, sans nous préoccuper de l’impact commercial de l’ouvrage. Seul le chiffre de tirage est fonction d’une estimation du « succès » de l’ouvrage. Nous ne somme que très peu diffusés en librairie (combien de libraires se préoccupent de poésie ?), mais bien connus en bibliothèques (grâce au diffuseur Collines) et dans les CDI (grâce à la revue Inter CDI)

Quels sont les raisons principales qui vous poussent à refuser des manuscrits?
Une écriture qui ne nous étonne pas, ne nous séduit pas.

Qu’est ce qui vous séduit dans un projet littéraire ?

L’intérêt que nous portons à l’écriture, la possibilité d’y associer un illustrateur (jeune à la recherche d’une expérience, ou artiste confirmé), le projet de faire un beau livre.

Si vous aviez un conseil à donner aux auteurs qui cherchent à publier mais sans succès?
Ne jamais se laisser séduire par les sirènes du compte d’auteur. Dans le domaine de la poésie, réfléchir aux formes d’auto-édition (avec l’informatique, c’est devenu facile) qui permettent de commencer à faire connaître ses écrits, adresser ses textes aux revues.

Publiez-vous en majorité des manuscrits que vous aimez ou des textes que le public apprécie particulièrement?
La plupart des manuscrits publiés (5 par an) nous parviennent par la poste, mais souvent les auteurs sont déjà connus par de précédents recueils, par des rencontres sur des salons…

Pensez-vous que le marché du livre s’adapte à une mode de genre et de style comme peut l’être « la Harry Potter mania »?
Le marché du livre est un marché : on publie beaucoup de produits commerciaux, et très peu de littérature.

Quel regard portez-vous sur l’édition numérique?
Ce n’est pas notre monde : nous sommes intéressés par l’objet livre, le choix d’un format, d’un papier… Nous utilisons les possibilités offertes par Internet pour faire connaître notre existence par le biais de notre site http://www.soc-et-foc.com

Pensez-vous que l’émergence de l’édition en ligne est une menace suffisamment inquiétante pour que les éditeurs modifient leur stratégie marketing et tentent de renforcer le rapport que le lecteur entretient avec le livre papier?
C’est le problème des fabricants de produits commerciaux qui se font appeler « éditeurs ». Pas le nôtre.

Parlez-nous de la dernière publication au sein de votre maison ?
« Une manière d’aile », textes de Patricia Cottron-Daubigné sur des peintures de Patrick Sanitas : l’exemple même du produit non-commercial. Un artiste exigeant qui transcrit dans un éclat de couleurs des paysages ocrés de Toscane ou Rimbaud l’ange déchu, de beaux textes oniriques et sensuels : le petit tirage (500 exemplaires numérotés) que toute bibliothèque digne de ce nom attend.

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