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Nathalie Fiszman, Directrice littéraire du Serpent à plumes

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Nathalie Fiszman, Editrice aux Editions du Serpent à plumes

« Harry Potter est avant tout un excellent livre. Bien sûr que le marché du livre s’y prête. Je crois que le succès dans ce cas n’est pas seulement commercial.« 

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Qu’est-ce qui vous a incitée à travailler dans une maison d’édition ?
J’ai été fascinée, enfant, par mon histoire familiale. Mes parents, lorsqu’ils se sont mariés parlaient des langues différentes (ma mère, le polonais et l’anglais, mon père, le français et le yiddish). Je me suis demandée comment ils avaient communiqué. Mon intérêt pour rendre accessible des textes en langue étrangère vient sans doute de là. Et trouve aussi des résonances dans l’exil de ma famille. Regrouper sous le français, comme langue de référence, des textes de tous les pays, un rêve. Bien sûr, j’ai toujours lu énormément, et ai fait des études littéraires et philosophiques par la suite.

Qu’est ce qui vous rebute dans un projet littéraire ?
Des raisons de bon sens ! Une mauvaise histoire, une histoire mal racontée, des textes qui accumulent les clichés… Parfois, les manuscrits cumulent ces défauts!

Si vous aviez un conseil à donner aux auteurs qui cherchent à publier mais sans succès ?
Le conseil qui me vient tout de suite est de cibler ses envois. Ne pas envoyer de roman historique à une maison qui n’en publie pas. Et aussi, de travailler ses textes avant de les envoyer. Nous recevons une quarantaine de manuscrits par semaine, donc c’est important d’avoir entre les mains quelque chose d’abouti.

Publiez-vous en majorité des textes que vous aimez ou des ouvrages susceptibles d’intéresser le public?
J’ai la chance de pouvoir publier des textes que j’aime. Ma façon d’équilibrer mes comptes est simple: je publie des textes inédits de grands auteurs (un roman inédit d’Orwell, un texte de Burgess sur Joyce, par exemple), et je vends mes textes en poche. Cela me permet de faire découvrir de jeunes talents (Jordi Punti, Jonas Hassen Khemiri…).

Pensez-vous que des auteurs de talent peuvent être oubliés lorsque leur manuscrit arrive par la poste ?
Personne n’est à l’abri de l’erreur bien sûr. Mais au Serpent, nous regardons tous les textes qui nous sont envoyés. D’une manière générale, je ne crois pas à l’auteur maudit seul contre le système. C’est une vision simpliste des choses. Quand on a un message à faire passer, je suis convaincue qu’on y arrive d’une façon ou d’une autre.

A ce titre, combien publiez-vous de manuscrits par an qui vous parviennent par la poste?
Très peu, en moyenne un par an (deux l’an dernier). Mais je publie énormément de littérature étrangère.

Pensez-vous que le marché du livre s’adapte à une mode de genre et de style comme peut l’être “la Harry Potter mania”?
Harry Potter est avant tout un excellent livre. Bien sûr que le marché du livre s’y prête. Je crois que le succès dans ce cas n’est pas seulement commercial.

Quel regard portez-vous sur l’édition numérique?
Ma maison ne s’est pas encore penchée sur cette question. Cela fera partie des chantiers de 2009. Je trouve le support intéressant en ce qu’il permet de propager vite et facilement les textes. Reste la question du piratage, bien sûr.

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