PASCAL FIORETTO

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« Je n’ai pas encore vaincu ma douleur d’être au monde mais j’ai guéri sans être malade et sans savoir de quoi je souffrais« 

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Interview de Pascal Fioretto


Après toutes ces lectures consacrées au développement personnel et au bien-être, est-ce que vous vous sentez mieux?

Je n’ai pas encore vaincu ma douleur d’être au monde mais j’ai guéri sans être malade et sans savoir de quoi je souffrais. Désormais je me sens plus que bien : je suis moi-même en mieux (même si je ne sais toujours pas exactement ce que cela veut dire).

Comment qualifieriez-vous ces auteurs? Sincères, pittoresques? Mais certains peuvent-ils s’avérer manipulateurs, voire dangereux?
L’immense « librairie du bonheur et du développement personnel » contient tout et n’importe quoi. Cela va de la numérologie à l’estime de soi en passant par les secrets du management viking et la cuisine vapeur. On y rencontre quelques auteurs sérieux qui sont confrontés chaque jour à la souffrance morale et qui la traitent avec compétence mais la plupart des autres marchands de bonheur n’ont rien d’autre à offrir que la bonne vieille méthode Coué relookée. D’autres encore sont aux limites de l’arnaque voire carrément dans la manipulation mentale. Mais je n’en dirais pas plus car ils sont plus nombreux que moi.

Quelle est votre méthode de travail lorsque vous décidez de pasticher tel auteur?
Je m’immerge dans son « œuvre » en lisant la plus grande partie de ses bouquins de façon à essayer de voir et d’écrire le monde à sa manière. Si je pastiche Cyrulnik, je vois de la résilience partout et je découvre que ma poêle à frire qui n’attache pas est résiliante. Si je fais Servan-Schreiber, je deviens obsédé par les radicaux libres des frites qui me veulent du mal et je me goinfre d’Oméga 3 pour les empoisonner…

Après le Da Vinci Code de Dan Brown, les romanciers à succès et les auteurs du développement personnel, quelles seront vos prochaines cibles?

J’aimerais assez passer au pastiche de genres. J’ai déjà repéré quelques grandes catégories de bouquins qui méritent qu’on s’y intéresse : le roman régional, le Goncourt des lycéennes, le livre écrit par un nègre pour un people, le livre sur mon père, le roman étranger chiant et mal traduit…

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