P.P.P. : Le baiser du givre de Phia Ménard
Par Elodie Cabrera –bscnews.fr/ Entrée en salle à 20H35 pétante. Les spectateurs du théâtre Monfort prennent leur mal en patience car le décor doit rester intact, le plus longtemps possible isolé de la chaleur humaine. C’est que sur scène, tout est de glace : boules suspendues au plafond à intervalle régulier, tapis d’or blanc pillé et blocs translucides grossièrement taillés. Sur l’un d’eux : Phia Ménard, chapka au raz du front et manteau de fourrure sur le dos. Avec lenteur, d’une grâce mesurée, elle se lève, s’éveille tel un papillon au sortir du cocon. Crack. Splarck. Une des boules vient de s’écraser sur le sol.
Utiliser un matériau aussi instable que la glace relève de la folie, du défi et du génie à la fois. Si on laisse de côté la beauté de cette matière modulable qui varie du blanc de céruse au blanc d’argent, tantôt opaque, tantôt étincelant, on doit reconnaître qu’elle est un formidable instrument dont la compagnie Non Nova a su exploiter le panel des sonorités. Balancée en cristaux, elle pleure comme un bâton de pluie ; fracassée sur le sol, elle résonne comme le bourdon d’une église. Et lorsqu’elle fond, irrésistiblement attirée par la gravité, elle se répand en milliers de gouttelettes sur le sol. Un …