« Défense de ne pas rêver » (*)
Par Marc Emile Baronheid – bscnews.fr/ Aucune excuse, l’été, pour contourner le poème. Un coffret somptueusement accessible et quelques recueils vous tendent une main que vous aurez le bon goût de saisir et de ne plus lâcher.
La nouvelle cène
Auteur d’une Petite cosmologie portative, Queneau est un des douze apôtres choisis par une trinité critique, pour incarner la poésie du XXe siècle. Son pessimisme farceur (c’est Velter qui l’écrit) va l’amble avec les pages inventives, fulgurantes, subversives, élégantes, essentielles, grinçantes, d’Apollinaire, Aragon, Char, Cocteau, Desnos, Eluard, Michaux, Ponge, Prévert, Reverdy, Saint-John Perse. Chaque volume porte beau, qui allie l’élégance à la sobriété. Les contenus sont révélateurs de leur temps, opposant parfois le rêve et la spéculation à la barbarie et aux utopies sanglantes des guerres mondiales. Houspiller pour assagir ou sonder la grande nuit des mots ? La présentation de chaque auteur relève le défi de la densité subtile. Une cosmologie poétique exemplaire, transportable partout, qu’elle soit glissée dans un baise-en-ville ou agrémente « …